Le CAS rappelle que l'hydro-électricité
est aujoud'hui la première source d'énergie renouvelable dans le
monde (16% de l'électricité, 3000 TWh/an), quoique la puissance
installée ne représente que 35% du potentiel. En France,
l'hydro-électricité représente également la première source
d'énergie renouvelable : 25.000 MW installés, 70 TWh/an, 12%
de l'électricité produite.
Les enjeux stratégiques identifiés
par le CAS sont : la rénovation et modernisation du parc
installé, la gestion des contraintes environnementales et
l'harmonisation avec les autres usages de l'eau, le développement de
la puissance hydro-électrique en lissage des autres productions
intermittentes (solaire, éolien) et donc notamment en stockage
(barrage réservoir saisonnier / nterannuel, station de transfert
d'énergie par pompage STEP). La rapport souligne que la France
possède d'excellentes compétences techniques et scientifiques dans
le domaine hydraulique, et des acteurs de dimension mondiale comme
Alstom Hydro (en turbines / générateurs de grande puissance).
Le Centre d'analyse stratégique reste
cependant peu disert sur le potentiel de la petite hydro-électricité
(PCH). Le rapport Observ'ER est plus complet à ce sujet.
On y apprend que l'Italie domine
l'Europe avec 2664 MW installés en petite hydro de moins de 10 MW,
suivie par la France (2010 MW), l'Espagne (1926 MW) et l'Allemagne
(1740 MW). Pour la production énergétique (différente de la
puissance nominale), l'Italie reste en tête (10,9 TWh/an), mais
l'Allemagne prend la deuxième position (6,9 TWh/an) et la France la
troisième (6,7 TWh/an). A l'échelle de l'Europe, la petite
hydro-électricité représente un CA de 2,6 milliards d'euros et
emploie 16.000 personnes. Ces chiffres seraient de 2500 personnes et
400 millions d'euros en France.
Le potentiel de développement de
l'hydro-électricité en France reste important, et sera nécessaire
pour soutenir la transition énergétique engagée par notre pays
comme par les autres nations industrialisées.
L'énergie hydraulique en Auxois-Morvan : quels besoins?
Les besoins en Auxois-Morvan, sur
lesquels travaille notre association, sont notamment :
• l'identification de la puissance
hydraulique installable (par ordre décroissant de puissance, les
barrages de retenue alimentant le canal de Bourgogne, le réseau des
anciennes centrales hydro-électriques de la fin XIXe siècle et
début XXe siècle, les moulins et les réseaux d'assainissement),
• la fluidité et l'efficacité des
contacts entre petits producteurs potentiels, investisseurs,
installateurs ou équipementiers, agences de l'Etat ou syndicats en
charge du développement durable (Ademe, Siceco),
• la prise de conscience et la
mobilisation des élus locaux, afin de penser l'énergie hydraulique
comme une ressource du territoire d'Auxois-Morvan pourvoyeuse
d'emplois et de revenus,
• la mutualisation de la maintenance
et surveillance des ouvrages quand la densité d'équipement s'y
prête et que les propriétaires en éprouvent le besoin,
• la concertation avec l'Agence de
l'Eau, les syndicats de rivières, la DDT et l'Onema afin que la
continuité écologique soit l'occasion d'une modernisation
énergétique des ouvrages hydrauliques (et non pas de dépenses
improductives en génie civil, a fortiori d'une destruction du potentiel hydraulique au moment où nos sociétés en ont besoin).
Vaste chantier : toutes les bonnes
volontés sont les bienvenues !
Photos : turbine Kaplan 90 kW et sa bache,
pour équipement de basses chutes en micro-hydro-électricité.
Didier Beaume, DBH
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