On désigne par « perte » la propension d’un cours
d’eau à voir disparaître son lit naturel par infiltration souterraine dans des
zones calcaires (karstiques). Lors des
basses eaux (étiage), la rivière peut connaître des assecs complets sur une
partie de son linéaire, qui alterne alors des pertes et résurgences.
Ce problème se pose depuis longtemps dans le bassin amont de
Seine, en particulier autour de Châtillon-sur-Seine où la rivière, au débit peu
soutenu en été, traverse des terrains géologiquement très perméables du
Bathonien et de l’Oxfordien. La ville de Châtillon a procédé dès le début du
XIXe siècle à une artificialisation du cours de la rivière (création d’un canal
de dérivation), pour éviter les problèmes de salubrité liés au défaut d’eau,
ainsi que le chômage complet de certaines usines et l’absence de ressource pour
l’irrigation. Mais le problème a
néanmoins persisté.
Dans un rapport de 1908 (voir lien ci-dessous), Louis Suquet,
ingénieur des Ponts et Chaussées, expose à M. le Maire de Châtillon-sur-Seine
ses préconisations pour remédier aux pertes de la Seine.

Comme le réchauffement climatique est par ailleurs appelé à
modifier l’hydrologie, le Conseil scientifique de l’Agence de l’eau Seine-Normandie
a récemment suggéré de réfléchir à deux fois avant d’effacer les ouvrages. Un
conseil de bon sens, que M. Suquet n’aurait pas renié et que ses successeurs
devraient méditer…
Référence : M. Suquet (1908), Etude sur les pertes de laSeine en amont de Châtillon-sur-Seine, 7 pages (pdf)
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