Nous avions visité Vanvey au printemps dernier. Le maire de la Commune et les propriétaires des ouvrages du bief qui la traverse de part en part nous avaient expliqué le système hydraulique local. La rivière Ource, ici en terre calcaire, subit des pertes karstiques et disparaît parfois au coeur de l'été. Le bief, imperméabilisé sur le fond lors de sa conception voici plusieurs siècles, maintient en revanche une ligne d'eau même en été sec.
Mais voilà, au nom des idées toutes faites récemment vulgarisées par les idéologues de la continuité écologique, tout ouvrage hydraulique est suspect : il ne peut que détériorer le vivant. En cas de sécheresse sévère, comme en ce moment, ordre est donc donner d'ouvrir les vannes : la fonction de réserve d'eau que permettent les retenues des seuils et petits barrages disparaît.
Résultat de cette politique à Vanvey : des brochets, des lamproies, des truites qui meurent en masse dans le bief asséché par décision préfectorale. Voilà un malheureux témoignage a contrario de la réelle fonction de protection de la faune à l'étiage assurée par les ouvrages hydrauliques. Les anciens le savent, le bon sens l'indique, mais comme cette réalité ne convient pas aux doctrinaires de l'effacement des barrages, ils passent outre les mises en garde et appliquent aveuglément le nouveau catéchisme d'écoulement préférentiel de l'eau dans le seul lit mineur.
A tous ceux qui auraient du mal à imaginer l'avenir des rivières sans leurs seuils et barrages, le sort du bief de Vanvey donne une petite idée de l'hydrologie de nos cours d'eau si les apprentis sorciers de la continuité écologique persistent dans leur funeste programme de destruction systématique du patrimoine hydraulique.
Image : site de France 3 Bourgogne
Nota : la sécheresse que traverse le pays est l'occasion d'observer le comportement des systèmes hydrauliques. N'hésitez pas à nous envoyer des témoignages photographiques de rivières avec et sans ouvrage.
Edition 16 juillet : ci-dessous, banderole au bief de Vanvey. Cela fait 4 ans que nous déplorons l'absence de concertation DDT-ONEMA 21 sur les ouvrages hydrauliques. Nous avions amené en Préfecture de Dijon une pétition de 1700 signatures, on nous avait promis une réponse à l'ensemble de nos questions et une table ronde, mais rien n'est jamais venu.
Et pendant ce temps la rivière coule toujours a Vanvey... Grâce surement a la Loi sur l'eau
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