Le village de Rochefort-sur-Brevon, encaissé au pied d'un pittoresque éperon rocheux, saisit le visiteur par la beauté inactuelle de son bâti. On y trouve 3 sites classiques du patrimoine sidérurgique de la Bourgogne du Nord : la forge du Haut, au pied de la chaussée formant un étang, la forge du Bas avec sa cheminée d'affinerie caractéristique et, environ deux kilomètres à l'aval, la fenderie, elle aussi adossée à un seuil créant un étang.
Le site fait actuellement l'objet d'une étude par le bureau Artelia, commanditée par le syndicat de rivière Sicec. Enjeu : la continuité écologique. Le diagnostic dressé en 2011 par la FDAAPPMA 21 avait désigné cette succession de retenues comme un point noir (réchauffement de l'eau, rupture de continuité longitudinale). Dans ce cas de figure, les syndicats de rivière et les services instructeurs de l'Etat (DDT, Onema) tendent à favoriser les effacements totaux ou partiels des ouvrages hydrauliques et de leurs plans d'eau.
Les élus du village ont voté une délibération rappelant leur attachement profond à l'intégrité paysagère et architecturale du site. Ils rappellent que l'envasement de l'étang est dû à la dégradation assez récente du système de vannage. Les élus souhaitent que soit engagée la restauration la forge du Haut et que soit envisagée une production hydro-électrique locale.
Les associations Hydrauxois et Arpohc :
- rappellent que l'acharnement actuel à détruire la maximum d'ouvrages relève d'une écologie punitive sans proportion avec les enjeux environnementaux réels ;
- souhaitent que l'argent public soit dépensé avec discernement, tant pour restaurer la qualité des rivières que pour préserver le cadre de vie construit au fil des siècles par les riverains ;
- soutiennent pleinement le choix des élus et habitants de Rochefort-sur-Brevon en faveur de solutions non destructives ;
- se placent à leur disposition pour toute démarche qui serait jugée utile à la préservation du patrimoine hydraulique et à sa valorisation énergétique, ainsi qu'à l'amélioration environnementale par des mesures simples, proportionnées et de bon sens.
Illustrations : Christal de Saint-Marc (DR) ; Christian Jacquemin (Arpohc)
l'étang n'est pas beau, une rivière serait aussi bien. cela ne menace pas l'architecture du site et peu faire l'objet d'une mise en valeur du site
RépondreSupprimer@ anonyme : l'appréciation de la beauté du lieu, cela concerne au premier chef les habitants. Consultons-les au lieu de procéder par décision autoritaire de personnes qui, comme vous semble-t-il, prétendent faire le bonheur des gens malgré eux.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerje ne comprends pas bien, en quoi la suppression d'un étang menace le patrimoine, les bâtiments (forges) sont maintenus en état non?
Le paysage fait partie du patrimoine, il y a même des conventions le protégeant (au demeurant le Ministère de l'Ecologie a commencé à le reconnaître de manière plus active) :
RépondreSupprimerhttp://www.developpement-durable.gouv.fr/-Paysages-.html
Quand à vider les étangs et mettre à sec l'essentiel de l'année les ouvrages qui les encadrent, c'est tout à fait possible en soi. Ce n'est pas souhait des habitants, des élus et des propriétaires à ce qu'il semble.
Nous suggérons de ne pas seulement garder les étangs et les chutes, mais de les équiper pour produire de l'énergie (dès 700 W, c'est très simple à poser).
A ce qu'il semble?? Vous n'avez pas consulté les propriétaires? Qu'en pensent ils exactement? Et quel est le projet précisémment? Est-ce encore un article sur des on dits?
RépondreSupprimerBien beau de suggérer mais vous les financés ces aménagements?
RépondreSupprimerAnonyme du 27 août 23h10 : allez donc sur place, vous verrez comment les gens s'expriment, leurs panneaux sont très bien faits. Cela vous changera (prendre en compte l'avis des riverains).
RépondreSupprimerAnonyme du 28 août 22:42 : l'argent public ne manque pas pour détruire, il peut aider à construire et à équiper, non? Soit disant que la Région soutient les ENR et l'hydro dans son SRCAE... Sinon, la petite hydro-électricité s'autofinance par la production qu'elle permet. Les élus de Rochefort ont pris position en ce sens. Il y a des milliers de petits producteurs en France, à toute puissance de 1 à 500 kW, ne laissons pas courir l'idée reçue (et entretenue à dessein par certains) que c'est impossible. Au contraire, l'offre d'équipement des petites puissances a progressé ces 10 dernières années (petits groupes bulbes intégrés, alternateurs PMG qui évitent le problème de la multiplication, etc.). A nos dernières rencontres hydrauliques de Genay, on a fait un petit chantier pilote pour démontrer qu'il était possible de produire et injecter du courant alternatif 50 Hz propre en l'espace de ... 24 h ! Alors non, ce n'est pas compliqué, c'est rendu compliqué par des gens qui ne pensent qu'à décourager les initiatives.
Je ne sais pas si l argent public ne manque pas mais j imagine qu entre un effondrement et un aménagement les coûts sont sensiblement différents...
RépondreSupprimerEssarois : 400 k€ pour détruire le bief et reméandrer 1500 m de linéaire. Cela fait cher la frayère, non? Surtout qu'il n'en manque pas vraiment sur le bassin de Seine amont, vu le nombre de parcours de 1re catégorie. Si vous effacez les ouvrages de Rochefort, il faut retravailler les berges et le lit, garantir les fondations du bâti autour, produire un nouveau paysage, etc. Rien que l'étude Artelia doit déjà coûter quelques dizaines de k€ (c'est-à-dire grosso modo le coût de l'équipement hydro-électrique seul des chutes concernées sur le Brevon). Sur l'aménagement écologique lui-même, quelques rigoles de contournement des étangs (ou des rampes enrochées) ne doivent pas être trop complexes. A supposer qu'il y ait un enjeu important... donner de l'espace à des truites communes (non menacées en France), cela justifie toutes les dépenses, toutes les destructions ? Vous pouvez le penser bien sûr, mais d'autres pensent que non, et iils sont de plus en plus nombreux à le dire.
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