Sources image : IGN; Office du tourisme Ain ; Mark Reeve droits réservés.
On peut nourrir quelques craintes pour la suite des opérations dans l'Ain. Il est en effet exposé dans le communiqué de Rivières sauvages : "à l’horizon 2018, le Département de l’Ain ambitionne d’obtenir le label 'site rivières sauvages' sur trois nouveaux cours d’eau : la Semine (affluent de la Valserine), la Pernaz (affluent du Rhône), l’Arvière (affluent du Séran), qui présentent toutes des qualités remarquables mais qui nécessitent un programme de restauration et de conservation pour répondre à tous les critères du label". Comme toujours, on nage dans la contradiction : il s'agit de promouvoir des cours d'eau soi-disant "sauvages", mais ces cours d'eau demandent quand même des chantiers humains de recalibrage. Autant dire qu'ils ont été modifiés hier par l'homme dans une direction, le seront demain dans une autre direction, et que tout cela n'a pas grand chose à voir avec le caractère "sauvage" de la rivière : c'est simplement ce qu'une société humaine décide de valoriser à un moment donné de son histoire. Au demeurant, il est tout à fait légitime de valoriser des espaces naturels et récréatifs, si cela ne pose pas de problèmes à la population locale. Mais est-il très pédagogique d'ajouter la confusion de la référence au "sauvage"? La valorisation du naturel passera-t-elle demain par une approche intégriste visant à effacer toute présence humaine permanente en rives?
A noter : d'après certains échanges sur les forums de canyoning, les habitants de Surjoux et alentours (Vézéronce) n'ont pas toujours été tout à fait ravis des hordes de touristes "verts" et de leurs effets sur les milieux ou les propriétés ; quant aux canyoners, ils se plaignent de leur côté des pollutions visibles de l'eau par rejets non conformes. C'est finalement le côté humain, très humain, de ces rivières que l'on prétend "sauvages"...
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