La récente évolution de la réforme de continuité écologique, comme les précédentes, a été accompagnée par un intense lobbying de la pêche pour tenter de l'empêcher. Sans succès, le consensus politique en faveur de la préservation des moulins à eau est désormais massif. Les représentants officiels de la pêche, séduits par certaines sirènes intégristes des rivières sauvages, donnent une bien mauvaise image de leur loisir en persistant à promouvoir la casse, à dénigrer le patrimoine ou l'énergie, à se montrer agressifs envers d'autres usages de l'eau que le leur, à défendre finalement les positions les plus dogmatiques. Nombre de sociétés locales de pêche s'en désolent. Nous les appelons à saisir leurs fédérations départementales ou nationale, et à faire évoluer le discours de la pêche vers des positions moins intolérantes. Nous avons un avenir commun sur nos rivières, mais il sera fondé sur le respect mutuel.
Dans son intervention au Sénat le 15 février 2017, évoquant la nécessité de concilier des visions et des intérêts divergents, Mme Ségolène Royal a parlé des "préoccupations des pêcheurs" et non pas des "enjeux de la continuité écologique". Ce glissement lexical est révélateur. La continuité écologique a été portée avant tout par le lobby de la pêche, les élus sont les premiers à le savoir.
De fait, quatre représentants de la pêche et un représentant d'ERN-SOS Loire vivante (animateur du lobby Rivières sauvages) ont écrit au président du Sénat pour lui demander de ne pas adopter l'article 3bis de la loi sur l'autoconsommation énergétique. Le texte de ce courrier peut être consulté à ce lien.
Ce courrier contient tous les poncifs du genre : développer des sources modestes d'énergie ne sert à rien (beau message en période de transition énergétique), les signataires seraient les seuls défenseurs de l'intérêt général (malgré l'écrasant consensus des parlementaires pour valoriser le patrimoine hydraulique comme atout des territoires), la réforme de continuité écologique se passerait formidablement bien (malgré les preuves accumulées du contraire depuis 5 ans), casser les ouvrages à la pelleteuse ou construire de coûteuses passes à poissons créerait forcément de la valeur et de la réussite (malgré l'absence généralisée d'analyse coût-bénéfice et d'évaluation en services rendus par les écosystèmes, et des retours critiques d'universitaires ayant étudié des cas concrets), etc.
Cette démarche illustre une réalité : la fédération nationale de pêche (FNPF) et une partie de ses fédérations départementales sont engagées dans une vision agressive, militante, biaisée de la continuité écologique. Leur objectif prioritaire est de détruire les ouvrages hydrauliques. Ils n'ont jamais exprimé le moindre intérêt pour la protection du patrimoine historique des rivières ou la promotion de l'énergie hydraulique au fil de l'eau. Ils n'ont jamais dit clairement que la casse des ouvrages, des retenues et des cadres de vie devait être abandonnée dès qu'elle rencontre une opposition des riverains concernés. Ils ont accompagné les plus modestes corrections de la réforme de continuité écologique par des communiqués tour à tour plaintifs et vindicatifs.
Ces instances officielles de la pêche ne veulent pas la concertation, mais la coercition ; elles ne veulent pas le dialogue, mais le monopole sur l'appréciation des enjeux ichtyologiques, voire écologiques (malgré des méthodologies douteuses) ; elles ne veulent pas une "gestion équilibrée et durable" de l'eau dans les conditions prévues par l'article L 211-1 de notre code de l'environnement, c'est-à-dire dans le respect des héritages et des usages attachés à la rivière, mais le sacrifice de tous les usages qu'elles estiment contraires à leurs propres intérêts, à leurs propres convictions, à leurs propres préjugés.
Cette dérive de la pêche est le fait de ses instances, nullement de sa base.
Il se vend 1,5 million de cartes de pêche en France chaque année, les adeptes de ce loisir populaire sont très loin d'être des enragés de la continuité écologique. Bien au contraire, les fédérations gèrent tout un patrimoine de plans d'eau artificiels (étangs, lacs) créés par des ouvrages hydrauliques. Les pêcheurs de "blancs" (cyprins) apprécient particulièrement les retenues de moulins et usines à eau. De nombreuses associations locales de pêche se désolent de la destruction des ouvrages hydrauliques qui menace parfois leur existence même en faisant disparaître les meilleurs coins (des exemples dans l'actualité sur la Moselle à Saint-Amé et à Bussang, sur l'Armançon, sur l'Yon).
Les plus lucides des pêcheurs observent sans grande difficulté que la pollution des eaux et des sédiments comme la baisse tendancielle de leur niveau forment les causes les plus évidentes de la raréfaction des poissons. Nombre d'anciens témoignent de leur abondance passée et ont vu de leurs yeux le déclin à partir de 30 glorieuses, comme sur ces rivières comtoises vidées en quelques décennies. La faute aux moulins déjà là depuis des siècles? Allons donc, quelques idéologues y croient ou feignent d'y croire, mais ce discours fumeux ne convainc personne. Il y a bien évidemment des cours d'eau à fort enjeu migrateur amphihalin, comme les fleuves côtiers. Il y a des défis reconnus et partagés comme le sauvetage de la souche unique du saumon Loire-Allier et de sa migration de 1000 km dans les terres. Il reste que sur l'immense majorité des rivières, la petite hydraulique n'est pas la cause de la raréfaction des poissons depuis quelques décennies et, pour certains assemblages pisciaires, les retenues et les biefs ont au contraire des effets positifs.
En raison des dérives des oligarques qui prétendent les représenter, ces pêcheurs sont aujourd'hui assimilés malgré eux à des casseurs. Ils s'en plaignent, et cela se comprend.
Mais il faut voir la réalité : tant que les instances de la pêche n'appelleront pas à développer une vision constructive de la continuité écologique, tant que ces instances se laisseront dériver vers les délires intégristes de la "rivière sauvage", tant que l'image sera donnée de certaines personnes prêtes à tout sacrifier pour avoir un peu plus de truites ou de saumons, cette assimilation des pêcheurs à des casseurs continuera. Et elle prendra même de l'ampleur.
Outre l'image négative de la casse, les pêcheurs doivent supporter celle de la dilapidation d'argent public en temps de crise. Les sommes de la continuité écologique ne sont pas anodines, surtout pas dans des territoires ruraux appauvris où l'argent manque pour tout. A notre connaissance, la pêche elle-même manque chroniquement de moyens pour les garderies, l'entretien des parcours et des berges, le suivi qualitatif des peuplements de poissons, l'évolution vers une gestion patrimoniale, l'animation en direction des jeunes et d'autres activités autrement plus légitimes que la propagande en faveur de la destruction du patrimoine, voire la maîtrise d'ouvrage de cette destruction.
Les pêcheurs sont aujourd'hui à la croisée des chemins. Leurs instances ont fait le pari d'une version maximaliste de la continuité écologique : c'est un échec, malgré le soutien d'une partie de l'administration de l'eau en faveur de cette orientation si peu consensuelle. Sortir de cette impasse impose de reconnaître clairement la légitimité de la petite hydraulique et de chercher ensemble des solutions constructives pour l'amélioration des populations piscicoles.
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'espère au moins que vous prenez au minimum votre carte de pêche pour parler au nom des pêcheurs.
Je suis très impliqué dans le domaine de la pêche (notamment Président d'une AAPPMA) et mes pêcheurs s'inquiètent plus de l'interdiction d'accès aux berges. Voire de la location (non déclarée) des parcelles riveraines.
Dans les 2 cas que j'évoque, je pense à des propriétaires de moulins qui veulent de l'argent public pour mettre en conformité leur ouvrage sans vouloir partager l'accès à la rivière (en plus en tirant des bénéfices).
Les barques et les float-tubes se font agresser lorsqu'ils essayent de passer sur le secteur. A mon niveau et vu les pratiques sur mon territoire (assèchement de la partie amont d'un ouvrage au mois d'août 2016, avec mortalité de poissons constatée pour des travaux non déclarés), je ne vois pas l'intérêt de donner des dizaines de milliers (voire plus) d'euros à un ou 2 propriétaires, pour faire une passe ou tout autre aménagement qui réglerait les problèmes réglementaires.
si les utilisateurs de la nature ne peuvent pas en profiter alors que le démontage de l'ouvrage coûterait beaucoup moins pour un résultat identique tout du moins pour la pratique de la pêche sur mon AAPPMA; Elle sera toujours interdite ou louée à une poignée de pêcheurs qui pour la majorité ne prennent pas la carte sur ma société....
Bonjour
RépondreSupprimerNous ne parlons pas au nom des pêcheurs, nous les appelons à se libérer... de leur péchés :-)
Interdiction d'accès aux berges : c'est le régime normal de la propriété riveraine non domaniale, sauf si un bail de pêche permet l'accès. Non? Chez nous et pour les rivières dont les AAPPMA ne prennent pas des attitudes clairement pro-ouvrages, nous conseillons désormais à nos adhérents de refuser tout passage des pêcheurs. Monnaie de la pièce, assez logique, on ne va quand même pas tolérer des usagers intolérants.
Mortalité pour travaux non déclarés : eh bien c'est désolant, la déclarer à la police de l'eau pour constat et poursuite si nécessaire.
Pas d'intérêt à financer une passe : vous déduisez le non-intérêt du fait que les pêcheurs ne peuvent pas venir, et non du fait qu'une passe serait mieux que pas de passe du tout pour le cycle de vie des poissons. Pour notre part, nous ne voyons pas la continuité écologique comme une mesure pour les pêcheurs, mais pour les poissons.
C’est là que vous montrez votre vrai visage …
SupprimerHydrauxois, défenseur d’une vision démocratique et multi-usages de la gestion de l’eau … qui prône l’interdiction de l’accès au cours d’eau à une partie des usagers, pour la seule raison qu’ils ont une opinion différente (au passage, ne pas avoir d’attitude pro-ouvrage ne signifie pas ne pas les tolérer).
Belle exemple de tolérance et de respect mutuel que celui que vous nous donnez.
En tant que propriétaire, vous êtes dans votre droit, mais ça en dit long sur la différence entre vos belles paroles et vos actes.
Notre position est limpide : le vivre-ensemble suppose le respect mutuel. Les usagers intolérants ne sont pas les bienvenus sur les rivières : soit ils acceptent les autres usages, soit ils les refusent et s'excluent d'eux-mêmes. Vous ne croyez quand même pas que vous pouvez diaboliser et harceler les gens sans en supporter les conséquences?
SupprimerEt à côté de cela, quand on a des sociétés de pêche responsables qui refusent l'intégrisme, respectent la valeur des ouvrages et cherchent des solutions raisonnables au cas par cas, les pêcheurs sont bienvenus et nous incitons au contraire à partager l'accès. C'est aux institutions de la pêche de choisir le type de rapports qu'elles veulent entretenir avec les autres usagers.
SupprimerLes AAPPMA ne manquent pas de moyens mais plutôt d'idée ou de volonté pour l'utiliser dans l'intérêt de leurs cours d'eau.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe rejoins le président d'AAPPMA qui s'est exprimé plus tôt sur l'impression que vous laissez paraître que vous parlez au nom des pêcheurs (pro-ouvrages bien entendu). Précisons que ces pécheurs pro-ouvrages sont dans la majorité des cas en faveur des ouvrages par manque d'information, il suffit de prendre le temps de discuter avec eux de l'impact des ouvrages (réchauffement de l'eau, rupture de la continuité écologique, perturbation du peuplement piscicole... Et je ne parle que des impacts qui les touchent) pour qu'ils changent d'avis. L'attachement de certains pêcheurs, et citoyens au sens général, aux ouvrages est indéniable, cet attachement est à mettre en lien avec une notion d'habitude (le seuil a toujours été là donc ils s'y attachent comme on peut s'attacher à une maison, une forêt...). Cela ne veut pas dire que l'attachement est justifié, pour faire un parallèle clair, les générations ayant connu les grandes campagnes de curage/recalibrage des cours d'eau sont également attachées à ces pratiques, par habitude, pourtant leur nuisance sur le milieu a été démontrée depuis, ce qui a conduit à l'arrêt de ces pratiques.
Alors, posons nous les bonnes questions : l'attachement des citoyens à un bien ou une pratique justifie-t-il le maintien de cette pratique lorsque l'attachement ne se base sur aucune valeur scientifique ? Pour moi la réponse est claire, non. La justification scientifique doit primer, et les études menées ces dernières années, tout acteurs confondus (syndicats de rivière, ONEMA devenue AFB, FDPPMA) ne font qu'appuyer la nécessité de restaurer la continuité écologique, afin d'améliorer la qualité du milieu d'une part et de répondre aux exigences législatives (Directive Cadre sur l'Eau prise en compte dans la LEMA) d'autre part. [...]
[...]
RépondreSupprimerPour finir, je veux juste revenir sur la notion de continuité écologique. Vous insinuez que les pêcheurs assimilent cette notion à une mesure pour les pêcheurs eux-même (je me demande sur quoi vous vous basez, la FNPF comme les FDPPMA mettent toujours en avant la qualité des milieux, celle-ci ayant un retour bénéfique sur la pratique du loisir pêche de façon indirecte) et vous considérez la continuité écologique comme une mesure en faveur des poissons. Laissez moi vous rappeler que la continuité écologique ne se limite pas au volet piscicole, puisqu'elle intègre également la notion de continuité sédimentaire. D'autre part, la mise en place d'une passe à poisson est largement discutables car elle induit : un coût de mise en place, une franchissabilité variable selon l'espèce/le type de passe considérées et son bon dimensionnement) et un maintien de la retenu sur cours.
Au delà de l'aspect purement piscicole, notons également que la présence d'un obstacle à l'écoulement induit :
-Réchauffement de l'eau par stagnation
-Établissement d'un peuplement piscicole de plan d'eau
-Envasement en amont
-Déficit sédimentaire en aval
-Rupture de la diversité des faciès d'écoulement (alternance radiers/mouilles normalement présente en rivière) sur l'emprise de la retenue
-Perturbation de facteurs physico-chimique (T°C, Oxygène dissous...)
-Dans certains cas : assec en aval de la retenue en période d'étiage
Vous conviendrez, à condition de faire prévaloir l'objectivité sur des intérêts personnels, que les enjeux de la continuité écologique pour l'environnement vont bien au delà de la simple satisfaction du loisir halieutique, bien que les poissons constituent les bénéficiaires les plus évidents du rétablissement de la continuité écologique auprès du grand public (Le retour de l'anguille ou de la truite sur un cours d'eau après effacement d'ouvrage est un phénomène marquant et visible, l'abaissement de la température moy de quelques degrés en période estivale beaucoup moins, et pourtant...).
Enfin, sachez que je ne dénigre pas l’intérêt patrimonial de nos moulins, cependant des solutions existent pour aménager ces ouvrages de façon concertée et cohérente avec la volonté nationale/européenne de restaurer nos cours d'eau.
Bonne journée,
S., pêcheur.
"l'attachement des citoyens à un bien ou une pratique justifie-t-il le maintien de cette pratique lorsque l'attachement ne se base sur aucune valeur scientifique ? Pour moi la réponse est claire, non."
SupprimerDéjà, réfléchissez à votre propos. Appliqué dans toute sa logique, il conduirait à l'interdiction du tabac, de l'alcool, des aliments gras et sucré, des véhicules à moteurs thermiques, des substances chimiques à effets toxiques et de quelques autres centaines "pratiques" qui ont tué et tuent des millions de personnes – problème un tout petit peu plus grave que la densité de chabots dans un tronçon de rivière.
On ne le fait pas, pour une raison simple : quand bien même la science démontre la nocivité d'un phénomène, l'appréciation de cette nocivité, des autres enjeux associés au phénomène et de la correction proportionnée est une question démocratique. Vous glissez là-dessus et on le comprend : l'interprétation radicale de la continuité écologique comme blanc-seing à détruire les ouvrages et renaturer les écoulements n'a pas de base démocratique.
Veut-on d'une rivière sans moulins ni étangs? Voilà la question démocratiquement posée et les effets biologiques ne sont jamais qu'un paramètre d'information des citoyens, parmi d'autres.
Ensuite, la valeur scientifique de la littérature grise (95% de ce qui se publie) sur la continuité écologique est faible, parfois nulle. Nous avons demandé une expertise collective et pluridisciplinaire (pas un chercheur ou petit groupe de chercheurs avec une seule spécialité), faite par des scientifiques (pas par des administratifs), sur les conclusions de la littérature scientifique (pas des rapports administratifs ou gestionnaires) à propos de l'effet des ouvrages hydrauliques (en particulier selon leur dimension et leur densité) ainsi que sur la gestion de ses ouvrages dans leurs diverses dimensions (au plan des sciences humaines et sociales).
Tant que cela ne sera pas fait, la politique publique en ce domaine n'aura pas de base sérieusement opposable aux parties prenantes. Merci de ne pas prétendre que les travaux syndicats de rivière, Onema devenue AFB, FDPPMA ont quoi que ce soit à voir avec des résultats scientifiques (sauf quand l'Onema est dans son rôle de recherche, et publie en peer-reviewed).
Enfin, vous décrivez des effets physiques et chimiques des ouvrages, ou plutôt vous énumérez une sélection choisie de ces effets, en omettant de préciser que vu la diversité de ce qu'on appelle un obstacle à l'écoulement (de la buse au mégabarrage, du seuil de moulin à l'écluse de canal), cela n'a pas trop de sens d'émettre ces généralités.
Vous n'êtes pas sans ignorer que cela ne nous dit pas grand chose. On pourrait s'amuser à écrire trois pages pleines de mots compliqués pour décrire une simple ornière de tracteur en forêt (ce qui amènerait sans doute à la conclusion que cette ornière est intéressante pour la diversité du vivant).
Ce qui nous intéresserait, ce sont des inventaires rigoureux de biodiversité (non limités aux poissons), avec plusieurs campagnes d'observations et collectes au fil des saisons et des événements hydrologiquement sensibles, comparant un ensemble de rivières fragmentées avec un ensemble de rivières non fragmentées à autres impacts équivalents sur les berges et le bassin versant, afin de voir comment les effets chimiques et physiques des ouvrages se traduisent finalement en capacité d'accueil biologique des milieux concernés.
Avez-vous un tel travail? Nous ne l'avons jamais trouvé pour notre part. Alors les généralités issues de quelques inventaires piscicoles sur quelques points de mesure et sans aucune profondeur historique…
Ah, un détail lexical : quand on parle au nom d'un groupe, on dit "nous".
RépondreSupprimerSi notre texte était titré "pêcheurs, libérons-nous de nos oligarques", il aurait clairement été écrit depuis l'intérieur du monde de la pêche. Là, ce n'est pas le cas, rien dans le texte ne le laisse penser, et rien non plus dans l'histoire d'Hydrauxois ni les éléments de son site.
"sachez que je ne dénigre pas l’intérêt patrimonial de nos moulins, cependant des solutions existent pour aménager ces ouvrages de façon concertée et cohérente avec la volonté nationale/européenne de restaurer nos cours d'eau"
RépondreSupprimerSur ce dernier point plus pratique, OK avec vous. Les choses sont simples. Il y a des solutions qui détruisent tout ou partie des systèmes hydrauliques anciens (effacement total ou partiel), il y a des solutions qui les respectent (ouverture des vannes, passes à poissons, rivières de contournement, brèches et rampes latérales, etc.).
Donc, pas la peine de faire des circonvolutions dans tous les sens, si la valeur patrimoniale (ou énergétique) des moulins est reconnue, comme le souhaite désormais sans ambiguité l'ensemble des parlementaires dépositaires de la volonté générale, on accepte, on promeut et on finance les solutions de franchissement qui préservent cette valeur tout en améliorant la continuité.
Je pêche beaucoup avec mes amis et j'espère que vous allez bien bassiné dans 15 jours pour que nous trouvions un bon peuplement piscicole, sinon on prend plus nos cartes.
RépondreSupprimer............problème un tout petit peu plus grave que la densité de chabots dans un tronçon de rivière...........
RépondreSupprimercette phrase à elle seule montre bien votre vision de la place de l'homme dans son environnement. Ce n'est pas parce que cette soif de domination ou de domestication est partagée par la majorité qu'elle doit perdurée.
Comparer les chabots à la cigarette n'as pas plus de sens qu'opposer la nécessaire continuité à la nécessaire qualité chimique de l'eau.
Tous les enjeux doivent être abordés pour arriver au minimum à garder la qualité d'eau que l'on a aujourd'hui.
Il me semble que l'on aurai pu au minimum effacer les seuils qui n'on plus aucune utilité, j'ai bien peur que votre lobbying n'aidera pas à ce que ces actions se mette en place!
c'est tous simplement triste pour l'eau qui si on veut se placer comme vous d'un point de vue historique à joué à l'état naturelle un rôle dans l'origine de la vie ce qui la place de très loin dans le premier patrimoine à conserver.
C'est sans doute rassurant de se dire que la continuité écologique est victime des "lobbies", et non pas d'abord de la manière brutale et inepte dont elle est si souvent menée.
SupprimerVous dites que "tous les enjeux" doivent être abordés. C'est exact et ils doivent être traités en fonction de leur importance pour les milieux aquatiques, en commençant par nos obligations liées à la DCE. Que le lobby pêche cesse donc de contribuer à divertir l'attention publique sur des dadas largement liés à ses goûts pour la traque de certains poissons qu'il dit vouloir protéger. Et qu'il s'épargne le ridicule de revendiquer l'intérêt général tout en étalant si manifestement ses inclinaisons particulières.
.......Que le lobby pêche cesse donc de contribuer à divertir l'attention publique sur des dadas largement liés à ses goûts pour la traque de certains poissons qu'il dit vouloir protéger..........
SupprimerOn est bien d'accord qu'il faudrait balayer devants notre porte nous pêcheurs ! puisque tous ceux que vous citez dans votre article et qui se range à votre cause de protection des moulins on tout simplement oublié la protection des milieux aquatiques pour ne penser qu'à leur petit confort de pêche.
On pourrais presque les pardonner puisque leurs connaissance de la vie des rivières se limite souvent au poissons qu'il convoitent.
Vous n'avez pas ces même lacunes et excellez souvent dans la vulgarisation de données techniques il est dommage que vous n'hésitiez pas a flirter avec la démagogie.
Enfin peu importe , les hasards de la vie sont ainsi, les milieux aquatiques aurait gagné à vous avoir comme défenseur. J'aimerais croire que votre énergie et votre facilité de communication se dirigera rapidement contre les pollueurs aquatiques avec autant d'efficacité
Davantage une question de cohérence que de "démagogie" : si l'on défend des rivières humaines, en surveillant et limitant les impacts mais en tolérant leur existence, ou si l'on défend des rivières sauvages, avec comme idéal le flot laissé à lui-même et épargné de toute pression, on n'aura pas les mêmes exigences. Si des pêcheurs déversent et prélèvent des poissons, ils se placent d'eux-mêmes dans la catégorie des acteurs de la modification des milieux. Donc cela devient difficile de tenir une géométrie variable dans leur niveau d'exigence.
SupprimerSur les polluants : certains de nos adhérents ont du pesticide sur leurs volets les jours d'épandage, d'autres des excréments dans leurs retenues ou des blooms dus à des excès de nutriments, beaucoup ramassent des kilos de cochonneries dans leurs gilles (incluant des lignes et gadgets de pêcheurs…), en zone rurale on dépend de captages dès qu'on est un peu éloigné des bourgs : les riverains et les moulins sont les premiers impactés (après le vivant aquatique bien sûr) par la dégradation chimique de l'eau près de laquelle ils habitent. Donc, une fois que la situation sera stabilisée et qu'on n'aura plus chaque semaine un nouveau contentieux potentiel avec l'Etat nous tombant dessus, nous souhaitons en effet aller sur ce thème (qui n'est pas simple techniquement) : éplucher les relevés réels de pollutions, pointer où cela manque, demander que les protections prévues en zones urbaines / agricoles soient respectées, faire des contre-analyses quand nos adhérents se plaignent de stations défaillantes, demander que des nouvelles générations de bio-indication des polluants soient vite déployées, etc.
Vous auriez tort de voir le monde des moulins et riverains comme étranger à la défense des milieux aquatiques. Certes, l'amour des vieilles pierres ou des vieilles machines est souvent la passion dominante, mais pour autant, tout le monde veut une eau de bonne qualité, tout le monde aime voir des poissons qui sautent dans la rivière et des libellules et papillons au bord de biefs, etc. Ceux qui produisent (en autoconso et petite production) ne comprennent pas pourquoi ils sont déconsidérés, beaucoup l'ont fait par conviction écologiste sur les vertus des petites productions locales face au nucléaire et plus tard au fossile.
Ce n'est pas nous qui avons désigné les responsables publics de l'eau comme des ennemis, c'est eux qui l'ont fait à notre encontre, en diabolisant tout ouvrage hydraulique comme altération grave et cible à détruire, au lieu de chercher à responsabiliser, restaurer, gérer et aménager (quand il y matière à avoir ce souci patrimonial, bien sûr). Il y a eu de la part de certaines institutions un discours humiliant et agressif sur les ouvrages, qui a rompu la confiance. Il y a aussi une manière de la faire de la politique des rivières que nous n'aimons pas, car il faut penser aux gens et pas décider l'essentiel en comités fermés de sachants, de même qu'il faut être transparent sur toutes les données publiques, l'état réel de l'eau, les espoirs raisonnables que l'on peut avoir, le niveau de compréhension de la nature que nous avons. Mais à côté de cela, nous sommes OK avec les grandes orientations visant à améliorer la qualité de l'eau, avec l'approche 360° qui inclut la morphologie et l'analyse de bassin versant, avec le souci de conservation des espèces comme critère pour évaluer des projets, avec l'investissement public dans l'environnement, etc.
Donc il n'y a pas de raison qu'à long terme, on ne travaille pas avec tous ceux qui partagent des objectifs d'amélioration et protection des milieux.
Ajoutons que même sur la continuité écologique, qui est censée être notre bête noire absolue :-), nous ne sommes pas à l'aise avec le choix récent des députés et sénateurs du "tout ou rien" et de l'exemption complète sous prétexte de production énergétique. Nous leur sommes très reconnaissants d'avoir exprimé le souci de conserver les ouvrages, mais nous pensons que ce choix n'est pas le bon, car il passe d'un extrême à l'autre, il néglige la cohérence interne de la réflexion sur la continuité et il va créer de la complexité / imprévisibilité pour tout le monde. Nous ne sommes pas contre la continuité, qui a vocation à être étudiée et gérée même en dehors des L1 ou des L2, nous voulons qu'elle se fasse avec plus de rigueur dans sa programmation globale et dans les diagnostics locaux de tronçons, plus de respect du patrimoine et donc plus de moyens pour les solutions qui ne détruisent pas, plus d'honnêteté sur le fait que ce sera souvent coûteux pour des résultats modestes (aux yeux du citoyen, ayant généralement d'autres soucis que la liberté de circulation de certaines espèces de poissons, et aux yeux de la DCE, qui nous demande déjà plein de choses que nous n'arrivons pas à financer).
SupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerIl y a un minimum d'honnêteté à avoir: le communiqué d'ERN-Loire Vivante mentionne clairement qu'il n'est nullement souhaité une destruction généralisée, que l'effacement d'un seuil ne signifie pas nécessairement son arasement.
Ensuite si des moulins doivent être protégés ce qui peut se concevoir dans bien des cas, il ne faut pas oublier qu'une énorme majorité des 60 000 seuils incriminés sur le territoire sont des éléments mineurs, souvent à l'abandon et sans usage. Une promenade au bord de n'importe quelle rivière en fera la démonstration (d'ailleurs quand je vois que sur votre carte vous mettez un point noir sur certains seuils à proximité de chez moi... je me pose des questions sur la pertinence de toutes les inquiétudes que vous portez).
D'autre part si la gestion et la valorisation de la pêche en France sont sujets à discussion, il convient de ne pas mélanger les genres. Nul doute d'ailleurs qu'avec des cours d'eau en meilleur état une telle valorisation serait possible, pour le bénéfice des riverains qui pourraient monnayer durablement leurs lots. C'est ce qu'on compris les anglo-saxons...
A ce sujet, je vous invite à vérifier ici:
http://www.wyeuskfoundation.org/issues/index.php ce qu'une restauration bien menée produit comme résultats visibles et mesurés, restauration prenant en compte tant la qualité de l'eau que sa libre circulation. Vous pouvez superposer les cartes d'abondances de tacons et de truites avec la réouverture du linéaire, c'est flagrant. Et évidemment les populations de saumons adultes suivent et la pêche prend de la valeur:
https://www.fishingpassport.co.uk/
On observe en France des bénéfices très sensibles sur les populations de poissons migrateurs en Normandie (Touques, Orne, Vire, Sienne...) et le levier commun est le rétablissement de conditions de migrations optimisées pour le saumon et la truite de mer (entre autres). Il est également injuste de prétendre que la littérature à ce sujet est grise et/ou biaisée, la documentation -généralement anglo-saxonne- existe et est accessible de surcroît. Les cartes éditées dans les différents documents d’organismes tels que LOGRAMI mettent clairement en évidence les problèmes de franchissement (Sioule, Alagnon - contrôle par radiopistage notamment) et/où les pertes de productivité pour cause d'habitats inaccessibles (Couzes). Alors admettons que sur certains axes le rétablissement de la continuité soit un problème mineur, sur d'autres c'est une problématique majeure, en particulier partout où les migrateurs amphihalins sont présents ou pourraient l'être. Il serait d'ailleurs intéressant, et quoique que la tendance actuelle soit à la limitation des pêcheries pour favoriser leur conservation, de se positionner sur la valeur économique de ces animaux qui sont aussi de la nourriture fournie gratuitement par la nature.
Derniers points:
-les moulins sont un patrimoine privé, l'eau appartient à tous, la faune est un patrimoine commun.
-le rétablissement de la continuité n'est qu'une partie de la reconquête et qu'à ce titre le traitement de la réduction des pollutions, essentiellement d'origine agricole et urbaine nécessite lui aussi une politique ambitieuse pour obtenir un ensemble cohérent. Ce à quoi doivent aussi s'ajouter la préservation des zones humides et la limitation des prélèvements. Il faut bien commencer par quelque chose...
Le dernier commentaire ci dessus prend alors tout son sens. La loi donne obligation de résultats en matière piscicole, mais si elle prend en compte la préservation du patrimoine, ledit patrimoine doit s'adapter aux nécessités biologiques et hydrologiques déterminées par une loi antérieure. Ouvertures des pertuis, contournements, passes... l'éventail des possibilités est large, outre l'arasement qui est parfois la solution la plus économique.
Pour vous répondre en vrac et en deux fois :
Supprimer- il est curieux de lire sur le ton du reproche implicite que les moulins sont un "patrimoine" privé mais qu'ils pourraient rentabiliser leur riveraineté en faisant venir des personnes dont le loisir consiste à stresser, blesser, tuer les représentants du "patrimoine commun" de la faune piscicole. Au moins les naturalistes sont cohérents, ils contemplent la nature sans la déranger. Par ailleurs, méfions-nous des Eldorado de "valorisation", sur la Touques que vous citez, il a été montré que les pêcheurs ont exagéré d'un facteur 10 la promesse de revenu touristique / halieutique. Si vous prétendez que nos têtes de bassin bourguignonnes avec 1000 ouvrages L2 vont connaître un afflux sans précédent de pêcheurs quand ces ouvrages seront franchissables, vous serez accueilli avec un certain scepticisme. Que l'on produise déjà sur les tronçons ayant été aménagés le chiffre de l'évolution des ventes de cartes de pêche.
- il y a en effet des ouvrages hydrauliques dont l'effacement ne pose pas d'objection. Cela ne rend que plus incompréhensible l'acharnement des fonctionnaires et des gestionnaires depuis le PARCE 2009 à vouloir détruire ceux auxquels les gens sont attachés.
- merci de votre lien anglais, on voit sur la page en lien ci-après que, dans le compartiment "barrière", l'essentiel des photos de restauration consiste poser des dispositifs de franchissement, même sur des ouvrages modestes sans grande utilité apparente. A notre connaissance on détruit peu au Royaume Uni (comme au Pays Bas), contrairement au dogme posé en France dès la circulaire de 2010. Nous réclamons le financement de ces solutions depuis notre naissance et nos interlocuteurs administratifs les refusent avec constance. Plaignez-vous à eux de la situation dégénérée où nous nous trouvons. Mais à en juger par la parfaite complicité Agence-DDT-Onema-FD pêche en comité de pilotage, le discours de la casse et chantage à la casse ne dérange pas les pêcheurs, bien au contraire.
http://www.wyeuskfoundation.org/projects/reconnecting.php
- il ne fait guère de doute que si l'on efface ou aménage des ouvrages non franchissables dans les rivières où il existe une population attestée de migrateurs à l'aval, ceux-ci vont en profiter dans la plupart des cas, sauf si les rivières sont très dégradées par la pollution chimique ou l'altération du substrat.
- la loi demande une gestion durable et équilibrée de l'eau. Ce n'est pas équilibré de classer 20.000 ouvrages à traiter en 5 ans. Ce n'est pas équilibré de financer à 80-100% la destruction dont tant de gens ne veulent pas mais à 0-60% les aménagements que tant de gens acceptent. Ce n'est pas durable de prétendre que l'on traite aussi bien la pollution chimique alors que nos résultats DCE sont médiocres, que les mesures de pollutions ne sont même pas faites correctement et que la Commission européenne nous le reproche.
Supprimer- ah le respect du "patrimoine biologique", oui… comme le respect des nouvelles espèces introduites par la pêche depuis 150 ans (et cela continue)? Comme les protestations voire velléités de destruction de nombre de pêcheurs dès qu'ils trouvent meilleurs qu'eux (loutre, vision, héron, cormoran, etc.) ? Comme la suppression en 1re catégorie des anguilles jusqu'en 1984 et des brochets jusqu'en 2016 (tiens, des espèces dont on sait aperçu après coup qu'elles étaient menacées…) ? Un conseil aux pêcheurs : balayez devant votre porte et améliorez vos pratiques avant de donner des leçons de morale à la terre entière et prétendre imposer aux gens ce qu'ils doivent faire de leur propriété. (Et rassurez-vous, nous ne souhaitons pas l'extinction des espèces.)
- les pêcheurs ne cessent de revendiquer "l'intérêt général". Parfait, on vous demande justement de passer de la combine technocratique (j'impose la continuité en petits comités fermés) au sacre démocratique (je soumets au débat public la continuité, son coût, ses conséquences, etc.). Accessoirement, pourquoi ne pas demander que le contrôle de la pêche et du milieu aquatique soit réalisé par une administration publique indépendante, non composée de pêcheurs, pour éviter les conflits d'intérêt et le corporatisme (si éloignés de l'esprit républicain, n'est-ce pas) ? Certains trouvent quand même bizarre que la partie consacrée à la pêche de loisir soit si ténue dans le code de l'environnement, que chaque plan de gestion ne fasse pas l'object d'un débat public et d'un rapport serré de l'AFB, que l'on ait le droit de déverser des espèces non natives, etc.
@ Père castor :
Supprimerle père castor ne sait pas que nos points de vues sont très proches. Sauf que le sien n’est pas le seul au monde, il faudrait qu’il le découvre ; je suis propriétaire d’un moulin et de presque 1000mètres de linéaire ; jamais je n’ai reconduit un pêcheur en limite de propriété. (Jamais non plus je ne suis allé me bronzer sur sa pelouse ou me baigner dans sa piscine sans y être invité). Quand je les vois, je ne leur reproche qu’une seule chose : de n’être équipés que d’un sécateur de 10cm pour couper 3 ronces. Je ne suis un acharné de la nature, de l’air, de la forêt, de l’eau, de la biodiversité…
[Enfin peu importe, les hasards de la vie sont ainsi, les milieux aquatiques aurait gagné à vous avoir comme défenseur. J'aimerais croire que votre énergie et votre facilité de communication se dirigera rapidement contre les pollueurs aquatiques avec autant d'efficacité ]
…sauf que la « défense du milieu aquatique » est la prérogative légale de la FNPF. C’est elle qui doit porter nos espoirs en termes de baisse des pollutions. Mais la FNPF me désigne comme son « ennemi », dans la mesure où je serais « responsable » de la dégradation de la qualité de l’eau. C’est aussi insupportable que peu crédible…mais les Père Castor sont mes amis. D’accord pour cibler les vrais responsables de la dégradation des milieux et des impacts sur les peuplements piscicoles.
@ Raphaël :
En termes d’honnêteté, ça commence mal entre le distinguo spécieux « effacement/arasement ». Ma carte grise de voiture mentionne 180 ch., et je l’ai payée selon ses performances, la moitié de l’arasement serait de la réduire à 80ch? Dans quel intérêt ? Proposez cela à tous les propriétaires de voitures de tourisme, si vous osez le faire; alors pourquoi se permettre cette hypothèse pour la puissance d’un moulin ?
Pour le tout aussi spécieux « usage » : dans la grange au moulin, j’ai une voiture de 1936. Elle est « sans usage » ; voulez-vous m’obliger de la mettre à la casse ?
SVP, laissez-nous hors des concepts de vos « politique ambitieuses ». Nous n’avons aucune vocation à ce titre.
La loi édicte la préservation des peuplements piscicoles ; dont acte : en quoi suis-je concerné ? Mon AAPPMA empoissonne. Ces empoissonnements semblent régis par des plans de gestion, non ? donc tout va bien?
Là où vous vous fourvoyez, c’est dans votre prétention à imposer des aménagements à des ouvrages qui existaient depuis des siècles avant que vous ne preniez possession des cours d’eau.
A ce titre, je dis : basta. Venez pêcher dans « ma » rivière telle qu’elle est, et telle qu’elle était, bien avant votre naissance. C’est une approche « honnête » et loyale.
Sinon, allez pêcher dans un étang public…(car les étangs privés sont nuisibles à l’environnement).
Enfin, la mise en exergue d’un coût plus faible des destructions (financées à 100%) eu égard aux coûts des aménagements (financés à 40%) me met en rage : depuis des siècles les moulins ont un intérêt. Si les ouvrages doivent être aménagés (il n’y a pas un propriétaire qui s’y oppose) aménageons lès ! mais avec un financement qui va inciter le propriétaire à entreprendre les travaux ; pas avec une grille anti-pédagogique qui dit « on veut votre peau et fera tout pour l’avoir ». Quand il s’est agi de reboiser la France après-guerre, les propriétaires furent subventionnés pour planter. Et nous avons reconstitué quelques millions d’hectares. Si l’intérêt suprême de la nation s’oriente subitement vers les espèces piscicoles, faisons tout pour aménager leur parcours, nous sommes d’accord ; mais pas le contraire !
On énonce des incohérences qui manifestement vous échappent, mais ce forum peut vous éclairer.
@ Raphael
RépondreSupprimerRevenons encore sur un point. Le communiqué dit
"Lorsque des travaux sont engagés, travaux qui ne passent pas forcément par l’arasement des ouvrages, ils procèdent donc d’une analyse juridique, écologique, sociale, économique approfondie des enjeux sur les territoires, avec tous les acteurs concernés"
Franchement, c'est une chose que vous ne pouvez pas écrire en 2017, en tout cas pas en prétendant que vous êtes honnêtes et pas en espérant ne pas irriter vos interlocuteurs. Cette semaine encore, nous venons d'ouvrir un contentieux au tribunal de Lyon contre la Préfecture de l'Ain qui refuse purement et simplement l'enquête publique sur un projet "rivières sauvages" modifiant 400 m de la Semine.
On est obligé d'écrire plusieurs fois à nos interlocuteurs pour obtenir des données, parfois de saisir à la Cada, on n'a jamais de réponses positives à nos demandes d'examens complémentaires, on a des gens qui nient en dépit du bon sens les usages sociaux des retenues (des centaines de baigneurs à Bessy-sur-Cure n'existent pas pour l'administration car "la baignade n'est pas autorisée"!), on n'a jamais la moindre analyse coût-bénéfice exposant le bénéfice biologique escompté, on a une Agence de l'eau SN complètement dogmatique qui finance 0% des travaux s'il est démontré que la destruction est techniquement possible (comme par hasard elle l'est toujours pour le moulin jugé "sans usage ni utilité"), on a des dispositions règlementaires qui ne jugent pas utile d'avoir un représentant des riverains et un représentant des ouvrages (hors électricité, ne représentant que 10% max. des barrages et souvent les plus grands) dans les CLE et dans le CB, etc.
Quand vous êtes dans le système, comme ERN SOS LV l'est depuis fort longtemps, vous avez l'impression que tout se passe bien, vous voyez des gens en réunion, vous êtes écoutés sinon entendus, vous vous dites que cela concerte, etc. Et de fait, il y a des échanges. Mais c'est une illusion d'optique, ne participe à ce système que des gens sélectionnés à cette fin, la représentativité démocratique de ces cénacles est très faible. Les moulins et riverains sont aujourd'hui dans la situation des défenseurs de la Loire libre dans les années 1960 !
Vous devez bien en gagner des sous pour avoir autant de temps à perdre pour défendre des intérêts personnels plutôt que l’intérêt général...
RépondreSupprimerSur ce.
(Publié pour conserver la mémoire de l'imaginaire d'un certain milieu pêcheur militant. Etonnamment obsédé par l'argent, et porté à une lecture conspirationniste).
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