28/08/2017

Contre la destruction des ouvrages de l'Ource, les élus doivent s'engager!

Le commissaire enquêteur a donné un avis favorable avec réserves à la destruction des ouvrages de Villotte et de Prusly sur l'Ource. Cela équivaut à un avis défavorable tant que les réserves ne sont pas levées – parmi elles, le préjudice écologique de la disparition de plus de 2000 m de biefs sur les deux communes. Près de 98% des contributions à l'enquête étaient défavorables ! Fidèle à sa tradition de mépris de la concertation et de servilité aux modes bureaucratiques du moment, le Syndicat mixte Sequana entend passer outre les réserves et demande aux délégués syndicaux de voter malgré tout la destruction le 30 août prochain.  Les associations Arpohc et Hydrauxois attendent que les élus écoutent la voix de leurs concitoyens: ayez le courage et la lucidité de refuser ces logiques d'apprentis-sorciers où l'on dépense sans la moindre garantie de gain pour la biodiversité et sans le moindre égard par l'avis de gens. 



Madame, Monsieur,

Le SMS a pour projet la destruction des ouvrages hydrauliques de Prusly-sur-Ource et de Villotte-sur-Ource.

Ces projets sont inutiles car les ouvrages en l'état sont déjà franchissables aux géniteurs des espèces cibles, en particulier la truite fario qui est la seule espèce ayant des comportements ponctuels de migration (fraie) dans ce tronçon de rivière. On peut parfaitement laisser les ouvrages comme ils sont et demander à l'autorité préfectorale de reconnaître leur franchissabilité partielle, donc conforme à la loi.

Ces projets sont par ailleurs dangereux pour la biodiversité, car au-delà des poissons, ils vont mettre hors d'eau plus de 2000 m de biefs, pénalisant la faune et la flore qui occupent cet espace, pénalisant aussi les riverains.

Ces projets sont enfin des modes à courte vue, car en situation de réchauffement climatique, il est préférable pour chaque commune de conserver ses outils de régulation des niveaux, outils qui auront peut-être un usage renouvelé dans les années et décennies à venir (sécheresse et étiage sévère, régulation de crues, agrément de zones en eau l'été, etc).

Le commissaire enquêteur a donné un avis favorable avec réserves, ce qui signifie un avis défavorable tant que les réserves ne sont pas levées. En particulier, le commissaire enquêteur souligne le risque de préjudice écologique lié au projet de disparition des biefs en eau.

Ce projet est massivement rejeté par la population :
- la commune de Villotte a donné un avis défavorable,
- la commune de Prusly a demandé plus d'information vu les avis défavorables de ses habitants,
- sur 87 contributions, 85 sont défavorables soit près de 98% !

Les communes et leurs syndicats ont-ils vocation à développer des projets qui pénalisent les citoyens au lieu de leur apporter des services ? En cette période difficile, pouvez-vous valider des dépenses d'argent public dont l'intérêt n'est pas démontré mais dont les nuisances sont évidentes?

Le SMS a fait savoir qu'il entendait ignorer ces réserves et ces contestations.

Les associations Hydrauxois et Arpohc seront amenées à produire une requête en annulation et à manifester leur oppositon au chantier si le SMS poursuit dans sa volonté de destruction sans rendre les précautions nécessaires et contre l'avis des riverains.

Un vote sur la poursuite du projet aura lieu le mercredi 30 août prochain. Nous vous demandons de donner un vote négatif lors de cette délibération, afin que le syndicat n'engage pas des fonds publics dans une opération contestée et contestable.

Nous vous remercions par avance de votre écoute et de votre engagement, qui permettront de redéfinir une approche moins destructrice et plus consensuelle de la continuité écologique.

4 commentaires:

  1. Combien d'avis défavorables émanants d'habitants de Prusly ou Villotte. 2 ou 3 je suppose et le reste qui reprend vos arguments sans même savoir où se trouve le cours d'eau ni à quoi ressemble les ouvrages. Assez pitoyable, je suis même sûr que les avis défavorables émanent de propriétaires de moulins ou plan d'eau de Vendée, du Larzac ou d'ailleurs qui n'ont jamais mis les pieds à Prusly et pensent qu'ils vont faire peur...

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    1. Vous n'avez qu'à lire le rapport complet du commissaire enquêteur pour voir les avis déposés sur place, les avis envoyés par courrier, les domiciles, etc. "Pitoyables", les casseurs d'ouvrages qui ont comme seul soutien réel de leurs dérives quelques égarés et officiels du lobby de la pêche? "Pitoyables", les responsables à qui l'on demande de vérifier qu'il n'y a pas de préjudice écologique, mais qui s'y refusent au mépris même de la sincérité de leur engagement pour l'environnement? A moins que ce soit l'enjeu majeur de la cigogne noir (ah ah ah), dont on découvre avec une immense surprise qu'elle ne supporterait pas les anciens ouvrages de moulins !?

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  2. La cigogne préfère les cours d'eau peu profond, a profil variés et a berges douces. Pas d'inquiétude des centaines de photos avec cigogne au milieu d'une belle retenue vont arriver, pas de doute.

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    1. Vu la rareté des cigognes noires et leur caractère farouche, c'est douteux que nous recevions beaucoup de photos. Votre description des biotopes exigés par la cigogne noire nous surprend, puisque la littérature scientifique comme la littérature grise attestent de sa présence sur des plans d'eau artificiels (mares, lacs, dont les grands lacs de Champagne où la LPO l'observe dans les vasières en périphérie). Par ailleurs, les 2 km de biefs de Prusly et Villotte sont peu profonds et, fonctionnellement, l'équivalent de ruisseaux. Mais nous avons demandé à l'auteur des observations sur la cigogne noire la base de son jugement sur un hypothétique effet de l'effacement pour l'espèce, donc nous verrons bien ce qu'il en est. Quand il nous répondra.

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