Quels que soient ses qualités et ses défauts, le projet de NDDL avait été validé par l'ensemble des votes intermédiaires, des enquêtes publiques, des contentieux judiciaires. Il avait aussi donné lieu à une procédure exceptionnelle de référendum local, avec issue favorable au projet.
Le gouvernement a néanmoins jugé préférable de donner raison aux opposants, incarnés notamment par la "zone à défendre" ayant pris la place de la zone d'aménagement différée dans le bocage de la région nantaise.
L'évacuation de cette "ZAD" et les justifications apportées par le gouvernement sont ici secondaires par rapport au message principal que contient la décision : les citoyens voient reconnaître la légitimité d'une opposition aux choix néfastes de la puissance publique. Et cela au-delà des procédures de concertation ou de contentieux, qui avaient été respectées dans le cas de Notre-Dame-des-Landes.
Ce droit de résistance aux décisions publiques absurdes, nous le revendiquons donc ici, maintenant et partout pour la défense des ouvrages hydrauliques menacés de destruction.
Nous rappelons que la réforme dite de "continuité écologique", initialement conçue pour aider des poissons grands migrateurs à remonter les rivières là où l'intervention avait un bilan coût-bénéfice raisonnable, est devenue une machine administrative folle à détruire les cadres de vie appréciés des riverains et les paysages hérités des vallées françaises.
Le ministre Nicolas Hulot a encore pris le 4 novembre 2017 la décision isolée et autoritaire de programmer la destruction des deux grands barrages de la Sélune, contre l'avis de dizaines de milliers de riverains et en ignorance des discussions en cours. Des centaines de moulins, forges, étangs sont déjà détruits chaque année dans le pays.
Cette réforme dite de continuité écologique :
- est menée dans le mépris des citoyens avec une concertation minimaliste et des comités de pilotage fermés,
- coûtera plus de 2 milliards € d'argent public sur les 20 000 ouvrages menacés,
- détruit à marche forcée le patrimoine hydraulique français,
- fait disparaître des zones humides et milieux d'intérêt,
- contredit la lutte contre le changement climatique en sacrifiant des énergies locales et bas-carbone.
Cela doit cesser.
Les riverains sont fondés à s'engager par tous les moyens démocratiques à leur disposition pour lutter contre la destruction des ouvrages hydrauliques. Après Notre-Dame-des-Landes, le choix des possibles s'est élargi pour cette mobilisation nécessaire, urgente, collective.
La pensée froide des technocrates.
RépondreSupprimerOn attend tous Nicolas Hulot sur la Sélune ! Ce projet correspond exactement à ce qu'a dit Edouard Philippe, impossible à porter pour l'Etat car divisant trop la population. Avec 99% d'opposants sur les 20 000 riverains ayant participé à la consultation, cela va être dur de prétendre que la destruction des barrages est encore un choix viable!
RépondreSupprimerOui, cela ne nous a pas échappé ! Nous allons y revenir plus en détail dans un prochain article.
SupprimerLe Premier Ministre a justifié le choix de l'Etat en disant qu'un projet structurant de territoire qui soulève trop de division et de conflit n'est pas tenable. Or, comme les chercheurs l'ont déjà montré et comme le prouve la vigoureuse opposition locale, il n'y a aucun consensus pour détruire les ouvrages et ce projet a été imposé par des groupes largement étrangers au bassin, dont certains poursuivent leurs intérêts particuliers (pêcheurs de saumons). Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous sommes désormais assez confiants pour les barrages et lacs de la Sélune, le gouvernement ne s'est pas placé en situation de porter légitimement un projet de destruction. Une obstination de N. Hulot en l'état du dossier ne serait pas tenable au plan politique (ni probablement au plan judiciaire), car NDDL est un tournant du quinquennat et lui sera opposé désormais. Mais les riverains et leur réseau national de soutien doivent rester mobilisés!