En réaction à notre article sur les thèmes traités par l'Onema, un lecteur a fait en commentaire une hypothèse intéressante : le poids relatif des mots clé que nous avions comparés (continuité, pollution, changement climatique, espèce exotique) pourrait être le reflet des interrogations les plus en pointe de la communauté scientifique, et non pas particulièrement des problèmes ou programmations des rivières. Donc pendant ses 11 ans d'existence, l'Onema parlerait davantage sur son site des sujets les plus traités par les chercheurs. Ce qui serait conforme à son rôle de conseil scientifique et technique des politiques publiques.
Pour trouver une première confirmation ou infirmation de cette hypothèse, nous avons fait une recherche rapide sur Google Scholar, en article entier, avec les 4 thèmes filtrés par une association au mot "river", sur la même période 2007-2017.
La requête donne 853 K résultats pour le changement climatique, 338 K pour la pollution, 67 K pour la continuité et 20 K pour les espèces exotiques.
Pour comparer le poids relatif de chacun de ces items dans l'ensemble comparé, ils ont été renormalisés sur total 100 dans le graphique ci-dessous.
L'hypothèse de notre lecteur n'est pas confirmée.
- En association aux rivières, le changement climatique revient beaucoup plus souvent (3 fois plus) dans la littérature scientifique que chez l'Onema. C'est le 1er mot dans les publications indexées sur Scholar, le 3e seulement chez l'Onema.
- La pollution, 2e place dans les deux corpus, est à peu près similaire.
- La continuité confirme son anomalie forte dans le contenu de communication de l'Onema : le mot y est en tête, et surtout 8 fois plus présent que dans les publications peer-reviewed, où sa place reste modeste (12 fois moins important que le climat, 5 fois moins que la pollution).
- Enfin, l'Onema évoque davantage les espèces exotiques (5 fois plus) que la littérature scientifique sur les rivières.
Une recherche plus détaillée sur les abstracts et dans les bases scientifiques Thomson-Reuters, avec des champs sémantiques plus complets, pourrait faire évoluer cette première approximation. Cela excède notre mission associative : nous espérons que des chercheurs en sciences sociales auront l'occasion de mener plus avant ce type d'interrogation sur la construction, la formulation et la diffusion de savoirs publics dans le domaine de l'eau en France.
C'est la confirmation d'une évidence, la "continuité écologique" est le prétexte utilisé, pour vider les rivières afin d'évacuer ou plutôt de vidanger vers l'aval et la mer, les pollutions, qui y sont copieusement déversées.
RépondreSupprimerNous sommes tous plus ou moins des pollueurs,mais il semble de plus en plus probable, que la première pollution des rivières, provient des rejets des stations d'épuration urbaines et villageoises.
C'est quand même un comble ....
Les moulins et leurs petits seuils,ne sont que les boucs émissaires, des entreprises affermées pour gérer ces stations.
Ce sont elles, les vraies décisionnaires de la gestion de l'eau en France,ce sont de redoutables communicants, ils savent manipuler les milieux écolos, en les arrosant.
Ils ont transformé les rivières en égouts, ils veulent en faire des oueds, pire des "égoueds"