03/10/2018

En Mayenne, le Vicoin sans ouvrage et sans eau...

La Mayenne est frappée de plein fouet par la sécheresse. Les journaux nous montrent des photos de riverains construisant des petits batardeaux pour essayer de retenir l'eau... sur une rivière où l'on vient de détruire tous les ouvrages hydrauliques de retenue, sur argent public, au nom du dogme de la continuité écologique destructrice et imposée par l'Etat. Les fonctionnaires de la direction de l'eau et de la biodiversité du ministère de l'écologie sont directement responsables de ces dérives : nous attendons qu'ils en répondent devant leur ministre, devant le parlement et devant leurs concitoyens. Il n'y aura aucun apaisement sans autocritique publique des erreurs faites depuis 10 ans et sans instruction claire aux services de l'Etat de ne pas reproduire ces erreurs à l'avenir. 


La préfecture de Mayenne annonce "des restrictions d’eau renforcées" face à la sécheresse qui sévit.  Une photo montre des riverains qui tentent de reconstruire un petit barrage de planches sur une rivière presque vidée de ses eaux :"mise en place d’un barrage sur le Vicoin au niveau de l’hippodrome de Ligonnière pour lutter contre la sécheresse", dit la légende.

Le Vicoin ?

Les lecteurs de notre site se souviennent peut-être que cette rivière à la gestion soi-disant exemplaire avait reçu un "trophée de l'eau" de l'agence de bassin Loire-Bretagne. Motif de cette satisfaction ? Au nom de la continuité écologique, tous les barrages de la rivière ont été détruits ou arasés, le dernier cet été. Plutôt que d'ouvrir les vannes aux périodes de crues ou de migrations de certains poissons, on a préféré tout faire disparaître. Les riverains, les pêcheurs, les promeneurs se sont plaints à des multiples reprises de ces choix. Ils ont souligné à l'administration et au syndicat que le Vicoin a des étiages sévères, des pollutions multiples.

Rien n'y a fait : le dogme est le dogme, on a besoin de "vitrines" et de "retour d'expérience" (manifestement biaisés dans leur construction) pour dire que la continuité écologique est une réforme formidable.

Eté 2018 : face au manque d'eau, nous en sommes aux restrictions et à refaire de misérables batardeaux de planches. Et les chercheurs du climat nous préviennent que c'est seulement le début, les épisodes extrêmes en crue comme en sécheresse devraient devenir de plus en plus fréquents au long de ce siècle. Des sécheresses et canicules comme celles de 2018 pouraient devenir la norme après 2050.

Détruire les outils de gestion de l'eau issus de notre patrimoine est un choix irréversible et irresponsable. Le ministère doit prononcer un moratoire sur toutes les opérations de continuité écologique aboutissant à la disparition des chaussées et barrages. 350 associations et 1300 élus l'ont demandé à Nicolas Hulot en janvier 2018, 7500 propriétaires et riverains de sites menacés l'ont demandé à François de Rugy en septembre 2018 : maintenant, c'est urgent.

7 commentaires:

  1. C'est bien connu, un seuil de 20 cm, ramènera de l'eau. Les petits seuils augmentent les débits...évidemment.

    En aval des barrages, il y de l'eau, la preuve

    http://www.nicolas39-peche-mouche.com/index.php?post/Nouvelle-tuerie-de-masse-par-EDF-Piam-temoigne

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    1. Un ouvrage ne crée pas du débit, mais il crée une retenue ayant un volume d'eau plus important. Il suffit de voir les photos avant et après la casse en sécheresse, quand il y a des ouvrages il reste une lame d'eau de hauteur plus ou moins importante, alors que sans lui et dans certaines rivières, ce sont des flaques ou rien du tout.

      Exemple sur la Romanée "renaturée" - grande attractivité de ce genre de milieu pour les truites et autres espèces aquatiques !
      http://www.hydrauxois.org/2018/08/la-romanee-sec-en-aval-de-bussieres.html

      (Mais les doctrinaires diront que c'est formidable : si tous les ouvrages sont cassés, si les humains cessent de pomper l'eau pour leurs besoins en été, si les milieux sont intégralement respectés, si le climat n'est pas modifié à trop grande vitesse... alors l'assec n'est pas grave, la vie revient ensuite. Bien sûr, avec des "si" de ce genre, on construit tout seul un monde parfait dans son bureau, et on prend des mesures catastrophiques car la réalité ne correspond pas à ses plans hors-sol).

      Quant à votre lien, il concerne des éclusées d'EDF passant de 100 à 10 m3/s : ce n'est pas très étonnant que les espèces à l'aval n'apprécient guère!

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    2. La nature fait ça très bien toute seule si on l'aide à se refaire l'alternance de radier et de mouille non seulement permet d'avoir des différences de lame d'eau en étiage et donc des zones de refuge potentielles et concernant l'épuration comme vous la vendez en amont et aval des seuil c'est la même chose en faciès mouille phase anaérobie et faciès radier phase aérobie, alors arrêtez d'essayer de vendre vos barrages, seuils et autres aberration partout laissez la nature reprendre ses droits.

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    3. C'est beau comme une plaquette d'agence de l'eau et d'AFB : du bla bla très théorique, aucun service rendu aux populations, aucune mesure sérieuse du milieu avant - après (juste la mesure de ce qui est sûr à 100% de changer, genre densité de rhéophiles sur 200 m2, ah la belle affaire).

      Faites un effort pour mieux vendre vos gabegies et lubies : ce bla bla marchait il y a 10 ans quand les "sachants" déboulaient avec, mais depuis on a lu et on a compris ce que cela vaut.

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    4. des radiers et des radiers sans mouilles...et comment je fais avec mon kayak aérobie? l'usage du cours d'eau est-il exclusif?

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  2. Le journal Ouest France rapporte le 5 septembre dernier que le dernier barrage sur le Vicoin (principal affluent rive droite de la rivière de la Mayenne) a été démantelé. Or à l'étiage, le Vicoin peut chuter jusque 0,018 m3/s, soit 18 litres par seconde, ce qui est très sévère. Cela ne laisse guère de chance de survie aux poissons du Vicoin qui ne peuvent plus maintenant bénéficier des retenues d’eau qui existaient en amont des 27 seuils régulant ce cours d’eau, ces derniers ayant été qualifiés d’obstacles et donc éradiqués.

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