L’énergie hydraulique est la plus ancienne de nos énergies renouvelables. C’est aussi la plus appréciée des citoyens. La France fut une nation hydraulique pionnière jusqu’au 20e siècle. Cette source d’énergie peut produire à toutes les puissances, du kW au GW. Elle est d’intérêt majeur à l’heure de l’accélération du changement climatique. Il existe aujourd’hui des dizaines de milliers de sites pouvant être relancés. Mais ils sont bloqués par des excès de complexités, procédures, délais. Nous demandons à nos parlementaires d’accélérer la relance hydraulique, tout en posant dans la loi l’obligation de compatibilité entre continuité écologique, production d’énergie et stockage d’eau. Ce sont des enjeux critiques pour le pays et pour l’Europe. La loi doit être à hauteur des bouleversements climatiques et géopolitiques que nous vivons.
Nous demandons à chacun de nos lecteurs convaincus de cette orientation politique de la réclamer personnellement à leur député en début de semaine prochaine (annuaire de contact des députés). Les amendements sur l'hydraulique seront examinés à compter du mercredi 7 décembre.
Extraits du communiqué
Le gouvernement adopte une position inacceptable sur la petite hydro-électricité
L’association Hydrauxois constate que, lors des débats parlementaires en cours sur la loi d’accélération des énergies renouvelable, le gouvernement par la voix de Mme Agnès Pannier-Runacher a pris des positions systématiquement défavorables à la petite hydro-électricité en écartant notamment la relance des moulins et usines à eau déjà présents partout sur notre territoire, en particulier dans les zones rurales.
- Il est inacceptable que l’hydro-électricité sur sites déjà en place ne soit pas la première des énergies soutenues en France alors qu’elle a le meilleur bilan carbone, le meilleur bilan matières premières, la plus forte popularité riveraine et de nombreux services écosystémiques associés, à commencer par le stockage et la préservation de l’eau face aux sécheresses comme aux crues.
- Il est inacceptable de présenter comme « négligeable » un potentiel de 1% du mix bas-carbone de la France en 2050, alors même qu’on rouvre une méga-centrale brûlant 1,2 million de tonnes de charbon par an pour obtenir ce même 1% du mix actuel. Et que nos concitoyens sont confrontés à la pénurie comme au risque de délestage.
- Il est inacceptable que les centaines de ménages, de collectivités, d’entreprises ayant déjà relancé l’énergie de leur moulin ou usine à eau soient traités comme des parias et non comme des exemples à généraliser sur les dizaines de milliers d’ouvrages présents sur les rivières.
- Il est inacceptable de prétendre que des moulins et usines à eau présents depuis des siècles sur les cours d’eau seraient des « impacts » graves alors que le vivant co-existe avec ces ouvrages depuis deux millénaires, que ces ouvrages augmentent la surface des milieux aquatiques et humides, qu’aucune extinction d’espèce n’a jamais pu leur être attribuée.
- Il est inacceptable que le gouvernement continue de tolérer, implicitement encourager, des destructions de ces ouvrages de moulins et usines à eau alors que le résultat, observable lors de la sècheresse 2022 est la disparition de l’eau, l’extinction locale du vivant aquatique, les plaintes des riverains.
Nous appelons les députés à voter une vraie « accélération » de l’hydro-électricité face à l’urgence climatique
L’association Hydrauxois constate que les députés travaillant en commission ont détricoté le texte du sénat dans le domaine de l’hydro-électricité et continué ainsi dans la « malédiction française » : entraver, réprimer, compliquer, cela même dans le texte d’une loi qui a pour but affiché de dépasser des blocages ! Cet état d’esprit nous vaut d’être en retard sur le déploiement renouvelable et de risquer aujourd’hui amende pour ce retard (un demi-milliard d’euros). Il met surtout en péril nos concitoyens face à l’incapacité de décarboner rapidement notre énergie, à l’incapacité d’éviter les pénuries, à l’incapacité de rassembler tout le pays dans un même objectif de transition efficace et juste.
- Nous appelons les députés à restaurer en séance les mesures de simplification et d’intérêt majeur de l’hydro-électricité qui avaient été adoptées par le vote du sénat.
- Nous appelons les députés à voter en séance l’interdiction définitive et sur toutes les rivières françaises des chantiers climaticides de continuité lorsqu’ils mettent en péril le potentiel d’énergie bas-carbone et de stockage de l’eau.
Hep ! Vous avez oublié les castors ... ils n'ont donc plus vos faveurs ? Par ailleurs développer la petite hydraulique ce n'est pas convertir les anciens moulins pardon "les usines à eaux" en centrales hydroélectriques !
RépondreSupprimerNon, nous n'oublions pas les castors, dont nous suivons avec plaisir l'expansion régulière et créatrice de discontinuités écologiques profitables au milieu. En revanche, nous n'envisageons pas d'équiper leurs barrages. D'autres sont mieux adaptés à cela, à commencer par les ouvrages de moulins et usines à eau qui ont été créés pour des finalités énergétiques.
SupprimerPS : Vous pouvez aussi éviter de brûler du carbone pour écrire des messages stériles – mais c'est vrai que cette question du carbone n'est pas vraiment votre souci, n'est-ce pas?
Réviser vos sources : en matière d'hydroélectricité les objectifs de la PPE pour 2023 étaient déjà atteints à 99,1 % le 31 décembre 2021 (source RTE panorama des ENR au 4ième trimestre 2021). De quel retard parlez vous donc ?
RépondreSupprimer"Le retard de la France en matière d'énergies renouvelables va lui coûter plusieurs centaines de millions d'euros."
Supprimerhttps://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-renouvelables/isr-rse/le-retard-de-la-france-sur-les-energies-renouvelables-va-lui-couter-plusieurs-centaines-de-millions-d-euros-151202.html
A cette époque là, des casseurs avaient pour passe-temps de détruire des usines hydro-électriques avec l'argent des citoyens. Vous les connaissez peut-être?
Le retard dans le déploiement des énergies renouvelables, que je regrette comme vous, n'est pas du à l'hydroélectricité c'est juste la précision que je voulais apporter .... et le développement de l'hydroélectricité ponctionne 500 Millions d'Euros par an d'argent des citoyens. Autre précision .....
SupprimerSi vous voulez parler des ouvrages de la Sélune, il s'agit d'une décision de l'Etat qui a bien pris en compte le fait que personne ne souhaitait poursuivre l'exploitation de ces vieux ouvrages.
Pouvez-vous nous rappeler la source de ce chiffre de 500 millions d'euros? Cette source doit sûrement comporter l'éventail complet des subventions aux énergies, cela permettra de comparer. (Y compris les subventions au fossile, puisque le bouclier tarifaire coûte officiellement 110 milliards d'euros dont une bonne part va au carburant et combustible fossiles ; avec cette somme dépensée en 18 mois, on doit pouvoir financer 200 GW renouvelable dont tout un programme hydro!).
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