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27/07/2014
21/07/2014
Pollution: l'état déplorable de certains bassins français
Une équipe française (EDF, CNRS-Université de Lorraine), suisse (Institut fédéral de science et technologique aquatique, Dübendorf) et allemande (Universités de Leipzig et de Coblence-Landau) vient de publier dans les PNAS une analyse des pollutions organiques sur 4000 sites européens disposant de mesures.
Parmi les principales conclusions de ce travail :
Le constat est donc celui d’un échec de la politique de qualité de l’eau, notamment en France comme le démontrent les cartes en illustration. On constate notamment que les bassins Seine-Normandie et Loire-Bretagne figurent parmi les plus pollués d’Europe occidentale.
Combien de temps va-t-on prétendre que la continuité écologique longitudinale est une mesure prioritaire pour l’atteinte du bon état écologique au sens de la Directive-cadre 2000 sur l’eau? Quand les Agences de l'eau et la Direction de l'eau et de la biodiversité au Ministère de l'Ecologie vont-elles reconnaître la responsabilité de leur échec?
Il devient urgent de sortir de l’idéologie (ou du jeu des lobbies en Comités de bassin), de regarder ce que nous disent les mesures et d’agir en conséquence pour adresser les besoins prioritaires de nos rivières, et non l'absurde cosmétique des effacements d'ouvrages hydrauliques.
Référence : E. Malaj et al (2014), Organic chemicals jeopardize the health of freshwater ecosystems on the continental scale, PNAS, epub
Illustration : risques aigus (gauche) et chroniques (droite) pour les espèces d’eau douce dans les bassins fluviaux d’Europe occidentale et centrale. © PNAS
Parmi les principales conclusions de ce travail :
- 223 composés chimiques sont identifiés en rivière ;
- aux doses mesurées, ils présentent un risque toxique aigu (14% des cas) et chronique (42%) pour les invertébrés, les algues et les poissons ;
- les substances les plus dommageables sont les pesticides, les tributylétain (TBT), les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les ignifuges bromés ;
- l’effet cocktail (interaction et potentialisation des substances) n’a pas été modélisé, de sorte que l’évaluation de toxicité est éventuellement sous-estimée ;
- toutes les substances artificielles chimiques ne sont pas analysées (notamment pas les molécules médicamenteuses à effet perturbateur endocrinien) et tous les sites n’ont pas la même qualité de mesure.
Le constat est donc celui d’un échec de la politique de qualité de l’eau, notamment en France comme le démontrent les cartes en illustration. On constate notamment que les bassins Seine-Normandie et Loire-Bretagne figurent parmi les plus pollués d’Europe occidentale.
Combien de temps va-t-on prétendre que la continuité écologique longitudinale est une mesure prioritaire pour l’atteinte du bon état écologique au sens de la Directive-cadre 2000 sur l’eau? Quand les Agences de l'eau et la Direction de l'eau et de la biodiversité au Ministère de l'Ecologie vont-elles reconnaître la responsabilité de leur échec?
Il devient urgent de sortir de l’idéologie (ou du jeu des lobbies en Comités de bassin), de regarder ce que nous disent les mesures et d’agir en conséquence pour adresser les besoins prioritaires de nos rivières, et non l'absurde cosmétique des effacements d'ouvrages hydrauliques.
Référence : E. Malaj et al (2014), Organic chemicals jeopardize the health of freshwater ecosystems on the continental scale, PNAS, epub
Illustration : risques aigus (gauche) et chroniques (droite) pour les espèces d’eau douce dans les bassins fluviaux d’Europe occidentale et centrale. © PNAS
19/07/2014
Autre temps, autres mœurs: le rapport de Louis Suquet sur la Seine (1908)
On désigne par « perte » la propension d’un cours
d’eau à voir disparaître son lit naturel par infiltration souterraine dans des
zones calcaires (karstiques). Lors des
basses eaux (étiage), la rivière peut connaître des assecs complets sur une
partie de son linéaire, qui alterne alors des pertes et résurgences.
Ce problème se pose depuis longtemps dans le bassin amont de
Seine, en particulier autour de Châtillon-sur-Seine où la rivière, au débit peu
soutenu en été, traverse des terrains géologiquement très perméables du
Bathonien et de l’Oxfordien. La ville de Châtillon a procédé dès le début du
XIXe siècle à une artificialisation du cours de la rivière (création d’un canal
de dérivation), pour éviter les problèmes de salubrité liés au défaut d’eau,
ainsi que le chômage complet de certaines usines et l’absence de ressource pour
l’irrigation. Mais le problème a
néanmoins persisté.
Dans un rapport de 1908 (voir lien ci-dessous), Louis Suquet,
ingénieur des Ponts et Chaussées, expose à M. le Maire de Châtillon-sur-Seine
ses préconisations pour remédier aux pertes de la Seine.
Le document est très intéressant à lire, car il montre
comment la création et la gestion des ouvrages hydrauliques concourent à un
usage équilibré de l’eau. Sa lecture devrait intéresser les décideurs et
techniciens du SICEC, syndicat de rivière désormais en charge du linéaire
séquanien. La tendance actuelle à la « renaturation » des cours d’eau
part de l’idée qu’on doit rendre aux rivières leur libre-cours. Hélas, les
rivières font peu de cas des hommes, et leur libre-cours peut aussi bien
signifier des crues en hiver que des sécheresses en été, toutes dommageables
aux riverains et à leurs activités.
Comme le réchauffement climatique est par ailleurs appelé à
modifier l’hydrologie, le Conseil scientifique de l’Agence de l’eau Seine-Normandie
a récemment suggéré de réfléchir à deux fois avant d’effacer les ouvrages. Un
conseil de bon sens, que M. Suquet n’aurait pas renié et que ses successeurs
devraient méditer…
Référence : M. Suquet (1908), Etude sur les pertes de laSeine en amont de Châtillon-sur-Seine, 7 pages (pdf)
13/07/2014
La Bèze en lutte contre l'effacement de ses ouvrages hydrauliques
L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse (AERMC) est réputée avoir des positions moins intégristes que ses consoeurs de Seine-Normandie et Loire-Bretagne, dont on sait hélas! l'ardeur à encourager et financer les seuls travaux de destruction absurde du patrimoine hydraulique et du potentiel énergétique de nos bassins versants. Mais c'est aussi parce qu'en Bourgogne et sur ce bassin rhodanien, il y a relativement peu de rivières classées en liste 2 de l'article 214-17 C env. Ce classement, rappelons-le, impose la correction des impacts écologiques des seuils et barrages avant 2017 ou 2018. Cette insistance sur les seuils et barrages n'est nullement une obligation européenne: c'est un choix franco-français, tenant à divers facteurs (positions très radicales de la Direction de l'eau au Ministère de l'Ecologie, attitude maximaliste de certains agents ONEMA, ententes cordiales entre certains lobbies pollueurs au sein des Comités de bassin, trop ravis de détourner l'attention sur les seuils pour continuer les pollutions chimiques, etc. Voir notre synthèse complète sur la Cöte d'Or et le rappel de ce qu'exige réellement la DCE 2000).
Un reportage intéressant de France 3 nous enseigne néanmoins que lorsqu'une rivière du bassin RMC est classée en L2, comme c'est le cas de la Bèze, les pratiques sont les mêmes qu'en Seine-Normandie ou en Loire-Bretagne : une forte pression pour la suppression des barrages par les syndicats et les agences. Le Syndicat Intercommunal du Bassin de la Bèze et de l'Albane a ainsi mandaté un bureau d'études pour analyser le cas de la poudrerie de Vonges et, comme c'est le cas sur toutes les autres rivières classées L2, la solution la plus destructive est celle retenue. Mais ce n'est du tout du goût des riverains.
Des propriétaires ayant des centrales hydro-électriques ou des projets de centrale sur la Bèze nous avaient déjà avertis qu'ils ont rencontré un discours assez radical de la part de la DDT et de l'ONEMA, avec l'imposition de passes à poissions de plusieurs centaines de milliers d'euros, décourageant toute activité énergétique et dépassant évidemment la solvabilité des maîtres d'ouvrage. Ce chantage financier a pour seul but de contraindre les propriétaires à accepter la destruction. Il décourage totalement ceux qui ont envie de reprendre une activité de production électrique dans le cadre de la transition énergétique.
La Coordination Hydro 21, rassemblant les associations de défense du patrimoine et de l'énergie hydrauliques (APGBCO, ARPOHC, Hydrauxois), a rencontré le cabinet du préfet de Côte d'Or à la fin de l'année 2013 pour demander de toute urgence une concertation sur cette politique désastreuse, qui rencontre une hostilité croissante sur les rivières et les biefs. Malgré la promesse que le directeur territorial nous rencontrerait rapidement, on attend toujours. Faut-il en venir au contentieux, voire au conflit, pour être entendu ? Ce serait dommage.
Un reportage intéressant de France 3 nous enseigne néanmoins que lorsqu'une rivière du bassin RMC est classée en L2, comme c'est le cas de la Bèze, les pratiques sont les mêmes qu'en Seine-Normandie ou en Loire-Bretagne : une forte pression pour la suppression des barrages par les syndicats et les agences. Le Syndicat Intercommunal du Bassin de la Bèze et de l'Albane a ainsi mandaté un bureau d'études pour analyser le cas de la poudrerie de Vonges et, comme c'est le cas sur toutes les autres rivières classées L2, la solution la plus destructive est celle retenue. Mais ce n'est du tout du goût des riverains.
Des propriétaires ayant des centrales hydro-électriques ou des projets de centrale sur la Bèze nous avaient déjà avertis qu'ils ont rencontré un discours assez radical de la part de la DDT et de l'ONEMA, avec l'imposition de passes à poissions de plusieurs centaines de milliers d'euros, décourageant toute activité énergétique et dépassant évidemment la solvabilité des maîtres d'ouvrage. Ce chantage financier a pour seul but de contraindre les propriétaires à accepter la destruction. Il décourage totalement ceux qui ont envie de reprendre une activité de production électrique dans le cadre de la transition énergétique.
La Coordination Hydro 21, rassemblant les associations de défense du patrimoine et de l'énergie hydrauliques (APGBCO, ARPOHC, Hydrauxois), a rencontré le cabinet du préfet de Côte d'Or à la fin de l'année 2013 pour demander de toute urgence une concertation sur cette politique désastreuse, qui rencontre une hostilité croissante sur les rivières et les biefs. Malgré la promesse que le directeur territorial nous rencontrerait rapidement, on attend toujours. Faut-il en venir au contentieux, voire au conflit, pour être entendu ? Ce serait dommage.
09/07/2014
Moulin du Boeuf en lutte !
Le dimanche 28 juin, une bannière a été posée sur le Moulin du Boeuf à Bellenod-sur-Seine. Cette propriété de M. Bouqueton est le symbole de l'acharnement actuel des autorités en charge de l'eau en vue de détruire les ouvrages hydrauliques et les droits d'eau qui leur sont attachés. Le cas est désormais en contentieux au tribunal administratif. Le nombre croissant de propriétaires qui rejoignent les associations de la Coordination Hydro 21 et leurs consoeurs de Bourgogne suggère la nécessité d'une vraie concertation collective sur les rivières, pour le moment absente. Nous avions déposé un dossier de travail au cabinet de la préfecture de Dijon, en copie à la DDT : aucune suite n'a été donnée à nos demandes d'information. De la même manière, les nombreuses réflexions contenues dans notre dossier complet sur la continuité écologique n'ont fait l'objet d'aucun retour de la part de la DDT, de l'Onema, ni des syndicats de rivières, des agences de l'eau ou des autorités politiques en charge de l'environnement. Nos documents sont publics : chacun peut donc juger sur pièce, et constater que les associations sont force de proposition, mais qu'elles rencontrent un silence hostile. L'absence volontaire de concertation est donc largement caractérisée, et si elle devait persister, les tribunaux seront saisis pour la sanctionner.
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