19/07/2015
13/07/2015
A Vanvey, les dogmes de la continuité tuent la faune des biefs et retenues
Nous avions visité Vanvey au printemps dernier. Le maire de la Commune et les propriétaires des ouvrages du bief qui la traverse de part en part nous avaient expliqué le système hydraulique local. La rivière Ource, ici en terre calcaire, subit des pertes karstiques et disparaît parfois au coeur de l'été. Le bief, imperméabilisé sur le fond lors de sa conception voici plusieurs siècles, maintient en revanche une ligne d'eau même en été sec.
Mais voilà, au nom des idées toutes faites récemment vulgarisées par les idéologues de la continuité écologique, tout ouvrage hydraulique est suspect : il ne peut que détériorer le vivant. En cas de sécheresse sévère, comme en ce moment, ordre est donc donner d'ouvrir les vannes : la fonction de réserve d'eau que permettent les retenues des seuils et petits barrages disparaît.
Résultat de cette politique à Vanvey : des brochets, des lamproies, des truites qui meurent en masse dans le bief asséché par décision préfectorale. Voilà un malheureux témoignage a contrario de la réelle fonction de protection de la faune à l'étiage assurée par les ouvrages hydrauliques. Les anciens le savent, le bon sens l'indique, mais comme cette réalité ne convient pas aux doctrinaires de l'effacement des barrages, ils passent outre les mises en garde et appliquent aveuglément le nouveau catéchisme d'écoulement préférentiel de l'eau dans le seul lit mineur.
A tous ceux qui auraient du mal à imaginer l'avenir des rivières sans leurs seuils et barrages, le sort du bief de Vanvey donne une petite idée de l'hydrologie de nos cours d'eau si les apprentis sorciers de la continuité écologique persistent dans leur funeste programme de destruction systématique du patrimoine hydraulique.
Image : site de France 3 Bourgogne
Nota : la sécheresse que traverse le pays est l'occasion d'observer le comportement des systèmes hydrauliques. N'hésitez pas à nous envoyer des témoignages photographiques de rivières avec et sans ouvrage.
Edition 16 juillet : ci-dessous, banderole au bief de Vanvey. Cela fait 4 ans que nous déplorons l'absence de concertation DDT-ONEMA 21 sur les ouvrages hydrauliques. Nous avions amené en Préfecture de Dijon une pétition de 1700 signatures, on nous avait promis une réponse à l'ensemble de nos questions et une table ronde, mais rien n'est jamais venu.
Mais voilà, au nom des idées toutes faites récemment vulgarisées par les idéologues de la continuité écologique, tout ouvrage hydraulique est suspect : il ne peut que détériorer le vivant. En cas de sécheresse sévère, comme en ce moment, ordre est donc donner d'ouvrir les vannes : la fonction de réserve d'eau que permettent les retenues des seuils et petits barrages disparaît.
Résultat de cette politique à Vanvey : des brochets, des lamproies, des truites qui meurent en masse dans le bief asséché par décision préfectorale. Voilà un malheureux témoignage a contrario de la réelle fonction de protection de la faune à l'étiage assurée par les ouvrages hydrauliques. Les anciens le savent, le bon sens l'indique, mais comme cette réalité ne convient pas aux doctrinaires de l'effacement des barrages, ils passent outre les mises en garde et appliquent aveuglément le nouveau catéchisme d'écoulement préférentiel de l'eau dans le seul lit mineur.
A tous ceux qui auraient du mal à imaginer l'avenir des rivières sans leurs seuils et barrages, le sort du bief de Vanvey donne une petite idée de l'hydrologie de nos cours d'eau si les apprentis sorciers de la continuité écologique persistent dans leur funeste programme de destruction systématique du patrimoine hydraulique.
Image : site de France 3 Bourgogne
Nota : la sécheresse que traverse le pays est l'occasion d'observer le comportement des systèmes hydrauliques. N'hésitez pas à nous envoyer des témoignages photographiques de rivières avec et sans ouvrage.
Edition 16 juillet : ci-dessous, banderole au bief de Vanvey. Cela fait 4 ans que nous déplorons l'absence de concertation DDT-ONEMA 21 sur les ouvrages hydrauliques. Nous avions amené en Préfecture de Dijon une pétition de 1700 signatures, on nous avait promis une réponse à l'ensemble de nos questions et une table ronde, mais rien n'est jamais venu.
11/07/2015
Doit-on détruire des ouvrages hydrauliques pour le chabot? Chroniques de l'extrémisme ordinaire en gestion des rivières
La question peut paraître curieuse, mais elle mérite d'être posée. Un citoyen inquiet nous a alerté sur le programme de destruction de deux ouvrages hydrauliques de Tonnerre, porté par le Sirtava et financé par l'argent public. Dans le projet d'assistance à maîtrise d'oeuvre publié en juin 2015 par le bureau d'études SEGI, nous lisons que l'espèce piscicole "repère " retenue pour le niveau d'ambition des aménagements est le chabot.
Le chabot, espèce sédentaire, piètre nageur et sauteur
Retenir ainsi le chabot comme espèce repère de la continuité longitudinale nous surprend à plus d'un titre. Voici quelques raisons (pour des revues générales, voir OFEPP 2004, Tomlinson et Perrow 2003) :
- le chabot (Cottus gobio) est considéré comme espèce d'eaux vives caractéristique des zones à truites (zonation de Huet), ce qui n'est pas le cas de l'Armançon aval où l'on doit plutôt être dans la zone à barbeau ;
- le chabot vit de façon sédentaire en habitat benthique (sur le fond), il n'a pas de capacité morphologique importante de nage ni de saut, en aucun cas il ne peut être assimilé à un migrateur présentant des besoins vitaux en montaison dans son cycle de vie ;
- de simples débris de bois en zones forestières (Langford et Hawkins 1997) ou des obstacles de 18-20 cm (Utzinger et al 1998) suffisent à dissuader sa circulation et changer la fréquence relative de ses populations, sans que la densité totale d'individus sur l'ensemble du linéaire des rivières aménagées paraisse notablement affectée ;
- le chabot a de fortes capacités d'adaptation et n'est pas limité aux eaux vives, il a été documenté dans des eaux stagnantes (lac) et jusqu'à 50 m de profondeur, il supporte des températures de l'eau élevées (plus de 20-24°C pendant 2 mois, voire jusqu'à 27°C), la présence d'un bief ne représente donc pas une dégradation grave de son habitat (et laisse de toute façon d'autres zones à écoulement plus naturel dans la rivière) ;
- le chabot commun n'est pas sur la liste rouge des espèces menacées en France, sa répartition est relativement ubiquiste sur le territoire et si les petits seuils des moulins devaient le faire disparaître, cela aurait été le cas depuis bien longtemps ;
- l'Armançon en particulier a un peuplement piscicole stable depuis un siècle, et certaines chercheurs pensent que c'est le cas depuis plusieurs siècles d'aménagements pour le flottage, la navigation et l'énergie (voir Beslagic et al 2013) ;
- dans le cas particulier de Tonnerre, le seuil amont de la Cascade ne sera pas effacé, donc le gain de linéaire sans obstacle est modeste et sans enjeu réel (sauf à considérer que quelques centaines de mètres sans retenue d'eau représentent un triomphe écologique décisif pour la rivière, ce qu'il convient de démontrer par des preuves) ;
- le véritable et seul enjeu migrateur de l'Armançon est l'anguille, mais comme sa colonisation des têtes de bassin n'a jamais été historiquement entravée par des seuils modestes (1,10 et 1,50 m de hauteur de chute à Tonnerre), on préfère parler du chabot qui satisfait le besoin apparemment compulsif de détruire tout obstacle de plus de 20 cm.
L'extrémisme ordinaire: quand des décisions radicales et antidémocratiques deviennent routine
La destruction d'un ouvrage hydraulique est un acte grave, qui altère le patrimoine historique, réduit à néant le potentiel énergétique, efface le droit d'eau, change le paysage, remobilise des sédiments, modifie les écoulements et les risques associés, coûte de l'argent public (financement à 95%). En aucun cas cette destruction ne devrait être envisagée pour des motifs futiles ou mineurs. Et, systématiquement, cette destruction devrait être associée à des objectifs clairs de résultats, avec un suivi scientifiquement validé permettant de garantir aux citoyens que des enjeux environnementaux importants ont bel et bien été satisfaits.
Mais cela ne se passe pas ainsi. Nous vivons dans le règne antidémocratique de l'extrémisme ordinaire : quelques décideurs (services techniques et administratifs des syndicats, des Agences de l'eau, des DDT et Onema, de la Direction de l'eau au Ministère) et quelques lobbies aussi minoritaires que subventionnés défendent une idéologie irréaliste et radicale de la rivière "renaturée", assomment le citoyen d'études complexes aux résultats généralement creux dès qu'on sait les lire, engagent des dépenses d'argent public pour satisfaire des fantasmes de pseudo-naturalité des écoulements n'ayant rien à voir avec les besoins prioritaires pour la qualité chimique et écologique des rivières françaises.
Il est anormal que les ouvrages hydrauliques de Bourgogne et de France soient ainsi victimes d'une idéologie radicale, punitive et destructive, sans base scientifique consensuelle, sans engagement de responsabilité sur des résultats tangibles. Alors que la plupart des pressions sur les rivières jouissent d'une large mansuétude de la part de l'autorité publique, le cas particulier de la morphologie exacerbe une approche extrémiste et décalée de la conservation pour la conservation, sans aucune réflexion de contexte. Ainsi, "on se lâche" sur la continuité longitudinale en prétendant casser le maximum d'ouvrages pour "naturaliser" le cours d'eau à la pelleteuse, tout en admettant par ailleurs que les bassins versants resteront artificialisés, que les pollutions chimiques (plus de 450 substances) seront mal mesurées et ne reculeront que très lentement, que le réchauffement climatique changera les biotopes d'ici quelques décennies, que les peuplements piscicoles ont de toute façon évolué localement depuis des siècles, etc. Tout cela n'a aucun sens. Nous n'avons pas des milliards d'euros à dépenser pour satisfaire quelques apprentis sorciers des technocraties et quelques lobbies des comités de bassin : la gabegie et la folie des destructions d'ouvrages doivent cesser.
Références citées
Beslagic S et al (2013), Évolution à long terme des peuplements piscicoles sur le bassin de la Seine, PIREN-Seine, phase 6, rapport
Langford TE, Hawkins J (1997), The distribution and abundance of three fish species in relation to timber debris and mesohabitats in a lowland forest stream during autumn and winter, Limnetica, 13, 2, 93-102
Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) (2004), Biologie, menaces et protection du chabot (Cottus gobio) en Suisse, Informations concernant la pêche, 77
Tomlinson ML, Perrow MR (2003), Ecology of the Bullhead Cottus gobio, Conserving Natura 2000 Rivers Ecology Series, 4
Utzinger J et al (1998), Effects of environmental parameters on the distribution of bullhead Cottus gobio with particular consideration of the effects of obstructions, Journal of Applied Ecology, 35, 6, 882–892
Illustration : © Hans Hillewaert, Wikimedia Commons
Associations, élus, personnalités et acteur de la société civile : avec nous, exigez un moratoire à effet immédiat sur les réformes destructrices et inefficaces de continuité écologique.
Le chabot, espèce sédentaire, piètre nageur et sauteur
Retenir ainsi le chabot comme espèce repère de la continuité longitudinale nous surprend à plus d'un titre. Voici quelques raisons (pour des revues générales, voir OFEPP 2004, Tomlinson et Perrow 2003) :
- le chabot (Cottus gobio) est considéré comme espèce d'eaux vives caractéristique des zones à truites (zonation de Huet), ce qui n'est pas le cas de l'Armançon aval où l'on doit plutôt être dans la zone à barbeau ;
- le chabot vit de façon sédentaire en habitat benthique (sur le fond), il n'a pas de capacité morphologique importante de nage ni de saut, en aucun cas il ne peut être assimilé à un migrateur présentant des besoins vitaux en montaison dans son cycle de vie ;
- de simples débris de bois en zones forestières (Langford et Hawkins 1997) ou des obstacles de 18-20 cm (Utzinger et al 1998) suffisent à dissuader sa circulation et changer la fréquence relative de ses populations, sans que la densité totale d'individus sur l'ensemble du linéaire des rivières aménagées paraisse notablement affectée ;
- le chabot a de fortes capacités d'adaptation et n'est pas limité aux eaux vives, il a été documenté dans des eaux stagnantes (lac) et jusqu'à 50 m de profondeur, il supporte des températures de l'eau élevées (plus de 20-24°C pendant 2 mois, voire jusqu'à 27°C), la présence d'un bief ne représente donc pas une dégradation grave de son habitat (et laisse de toute façon d'autres zones à écoulement plus naturel dans la rivière) ;
- le chabot commun n'est pas sur la liste rouge des espèces menacées en France, sa répartition est relativement ubiquiste sur le territoire et si les petits seuils des moulins devaient le faire disparaître, cela aurait été le cas depuis bien longtemps ;
- l'Armançon en particulier a un peuplement piscicole stable depuis un siècle, et certaines chercheurs pensent que c'est le cas depuis plusieurs siècles d'aménagements pour le flottage, la navigation et l'énergie (voir Beslagic et al 2013) ;
- dans le cas particulier de Tonnerre, le seuil amont de la Cascade ne sera pas effacé, donc le gain de linéaire sans obstacle est modeste et sans enjeu réel (sauf à considérer que quelques centaines de mètres sans retenue d'eau représentent un triomphe écologique décisif pour la rivière, ce qu'il convient de démontrer par des preuves) ;
- le véritable et seul enjeu migrateur de l'Armançon est l'anguille, mais comme sa colonisation des têtes de bassin n'a jamais été historiquement entravée par des seuils modestes (1,10 et 1,50 m de hauteur de chute à Tonnerre), on préfère parler du chabot qui satisfait le besoin apparemment compulsif de détruire tout obstacle de plus de 20 cm.
L'extrémisme ordinaire: quand des décisions radicales et antidémocratiques deviennent routine
La destruction d'un ouvrage hydraulique est un acte grave, qui altère le patrimoine historique, réduit à néant le potentiel énergétique, efface le droit d'eau, change le paysage, remobilise des sédiments, modifie les écoulements et les risques associés, coûte de l'argent public (financement à 95%). En aucun cas cette destruction ne devrait être envisagée pour des motifs futiles ou mineurs. Et, systématiquement, cette destruction devrait être associée à des objectifs clairs de résultats, avec un suivi scientifiquement validé permettant de garantir aux citoyens que des enjeux environnementaux importants ont bel et bien été satisfaits.
Mais cela ne se passe pas ainsi. Nous vivons dans le règne antidémocratique de l'extrémisme ordinaire : quelques décideurs (services techniques et administratifs des syndicats, des Agences de l'eau, des DDT et Onema, de la Direction de l'eau au Ministère) et quelques lobbies aussi minoritaires que subventionnés défendent une idéologie irréaliste et radicale de la rivière "renaturée", assomment le citoyen d'études complexes aux résultats généralement creux dès qu'on sait les lire, engagent des dépenses d'argent public pour satisfaire des fantasmes de pseudo-naturalité des écoulements n'ayant rien à voir avec les besoins prioritaires pour la qualité chimique et écologique des rivières françaises.
Il est anormal que les ouvrages hydrauliques de Bourgogne et de France soient ainsi victimes d'une idéologie radicale, punitive et destructive, sans base scientifique consensuelle, sans engagement de responsabilité sur des résultats tangibles. Alors que la plupart des pressions sur les rivières jouissent d'une large mansuétude de la part de l'autorité publique, le cas particulier de la morphologie exacerbe une approche extrémiste et décalée de la conservation pour la conservation, sans aucune réflexion de contexte. Ainsi, "on se lâche" sur la continuité longitudinale en prétendant casser le maximum d'ouvrages pour "naturaliser" le cours d'eau à la pelleteuse, tout en admettant par ailleurs que les bassins versants resteront artificialisés, que les pollutions chimiques (plus de 450 substances) seront mal mesurées et ne reculeront que très lentement, que le réchauffement climatique changera les biotopes d'ici quelques décennies, que les peuplements piscicoles ont de toute façon évolué localement depuis des siècles, etc. Tout cela n'a aucun sens. Nous n'avons pas des milliards d'euros à dépenser pour satisfaire quelques apprentis sorciers des technocraties et quelques lobbies des comités de bassin : la gabegie et la folie des destructions d'ouvrages doivent cesser.
Références citées
Beslagic S et al (2013), Évolution à long terme des peuplements piscicoles sur le bassin de la Seine, PIREN-Seine, phase 6, rapport
Langford TE, Hawkins J (1997), The distribution and abundance of three fish species in relation to timber debris and mesohabitats in a lowland forest stream during autumn and winter, Limnetica, 13, 2, 93-102
Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) (2004), Biologie, menaces et protection du chabot (Cottus gobio) en Suisse, Informations concernant la pêche, 77
Tomlinson ML, Perrow MR (2003), Ecology of the Bullhead Cottus gobio, Conserving Natura 2000 Rivers Ecology Series, 4
Utzinger J et al (1998), Effects of environmental parameters on the distribution of bullhead Cottus gobio with particular consideration of the effects of obstructions, Journal of Applied Ecology, 35, 6, 882–892
Illustration : © Hans Hillewaert, Wikimedia Commons
Associations, élus, personnalités et acteur de la société civile : avec nous, exigez un moratoire à effet immédiat sur les réformes destructrices et inefficaces de continuité écologique.
06/07/2015
Services rendus par les hydrosystèmes: bilan globalement négatif des effacements de seuils et barrages
Voici une image (cliquer pour agrandir et télécharger par clic droit) qui résume notre analyse des effets globalement négatifs de la continuité écologique quand celle-ci consiste à effacer les ouvrages hydrauliques au lieu de privilégier des aménagements plus respectueux des usages et des équilibres. Vous pouvez télécharger ce document en format pdf. La diffusion est bien sûr libre! Dans le cadre du mouvement national pour un moratoire sur la continuité écologique, nous rédigerons un argumentaire substantiel sur cette question.
04/07/2015
Aménagement des seuils de la Brenne à Montbard: la phase diagnostique est lancée
L'association Hydrauxois a participé le 2 juillet 2015 à la première réunion du Comité de pilotage des opérations de restauration écologique et paysagère de la Brenne à Montbard. Deux ouvrages en rivière sont concernés, le seuil communal de l'Hôpital (ancien moulin Dupont) et le seuil privé Poupenot.
Tout d'abord, nous tenons à féliciter le Sirtava (syndicat de rivière) et la Commune de Montbard (Laurence Porte, maire) pour leur engagement sur une gouvernance ouverte du projet. Nous sommes parfois très critiques vis-à-vis de la politique du syndicat de rivière, aussi nous n'avons aucune réserve à exprimer un louange public quand il est justifié. La présence des associations de riverains, de différentes parties prenantes pas toujours conviées en routine sur ce type de projet (ABF, VNF), le fait que l'étude diagnostique inclut un bilan hydro-électrique et une grille multicritères de décision témoignent d'un effort manifeste pour intégrer tous les éléments d'appréciation. Nous nous en réjouissons : notre position n'a jamais été un refus systématique de l'effacement, mais une volonté de transparence, d'ouverture et d'équilibre dans la prise en compte des différents enjeux de la rivière et de ses usages. Il semble que l'aménagement de la Brenne à Montbard s'engage sur cette voie vertueuse.
Le bureau d'études choisi pour cette analyse (Artelia, antenne Dijon) a exposé sa méthode. Elle inclut notamment une étude sédimentologique et géotechnique assez poussée, compte-tenu de l'inquiétude (légitime) des riverains sur l'évolution du bâti (berges, habitations, ouvrages d'art) en cas d'arasement ou dérasement des seuils. Des simulations hydrauliques permettront d'apprécier les évolutions de l'écoulement à différentes hypothèses.
Au regard des premiers éléments d'appréciation, nous serons notamment vigilants sur la qualité de l'étude écologique et son bilan coût-bénéfice. Eric Coquille (président du Sirtava) a précisé de manière sensée que l'enjeu de l'aménagement est "d'abord environnemental". Nous sommes d'accord, et nous regrettons à ce sujet l'absence de l'Onema à la première réunion : l'Office a un rôle moteur dans le système d'information sur l'eau et les milieux aquatiques. Nous espérons donc que le bureau d'études pourra travailler sur l'ensemble des données environnementales disponibles, notamment les bio-indicateurs (poissons IPR+, invertébrés I2M2, diatomées IBD) en association aux mesures chimiques / physico-chimiques de la Brenne montbardoise, qui permettent un contexte complet, non limité à la morphologie. Idéalement, et comme ce fut le cas à Semur-en-Auxois pour le projet d'aménagement du Foulon de la Laume, nous aimerions que des pêches électriques de contrôle permettent de comparer les peuplements piscicoles amont / remous / aval, afin d'objectiver les gains possibles des différentes hypothèses d'aménagement des seuils. Le lit majeur étant très artificialisé au niveau du seuil communal, le gain en terme de mobilité fonctionnelle de l'écoulement sera nécessairement faible au droit de cet ouvrage. Mais en sortie de la traversée urbaine, au niveau de la promenade aménagée et au-delà, il semble exister une superposition de méandres anciens que le BE analysera.
Pour la suite : la Commune de Montbard fera une réunion d'information publique le 17 septembre 2015, et le diagnostic sera complété à la fin du mois de novembre. Dans les 5 mois qui viennent, le BE Artelia souhaite recevoir tous témoignages utiles, y compris d'archives. Vous pouvez nous contacter pour une mise en relation à ce sujet, ou contacter directement le Sirtava (Vincent Govin ou Kevin Duplan). Comme à son habitude, notre association produira un rapport d'analyse complet des futurs travaux du bureau d'études.
Tout d'abord, nous tenons à féliciter le Sirtava (syndicat de rivière) et la Commune de Montbard (Laurence Porte, maire) pour leur engagement sur une gouvernance ouverte du projet. Nous sommes parfois très critiques vis-à-vis de la politique du syndicat de rivière, aussi nous n'avons aucune réserve à exprimer un louange public quand il est justifié. La présence des associations de riverains, de différentes parties prenantes pas toujours conviées en routine sur ce type de projet (ABF, VNF), le fait que l'étude diagnostique inclut un bilan hydro-électrique et une grille multicritères de décision témoignent d'un effort manifeste pour intégrer tous les éléments d'appréciation. Nous nous en réjouissons : notre position n'a jamais été un refus systématique de l'effacement, mais une volonté de transparence, d'ouverture et d'équilibre dans la prise en compte des différents enjeux de la rivière et de ses usages. Il semble que l'aménagement de la Brenne à Montbard s'engage sur cette voie vertueuse.
Le bureau d'études choisi pour cette analyse (Artelia, antenne Dijon) a exposé sa méthode. Elle inclut notamment une étude sédimentologique et géotechnique assez poussée, compte-tenu de l'inquiétude (légitime) des riverains sur l'évolution du bâti (berges, habitations, ouvrages d'art) en cas d'arasement ou dérasement des seuils. Des simulations hydrauliques permettront d'apprécier les évolutions de l'écoulement à différentes hypothèses.
Au regard des premiers éléments d'appréciation, nous serons notamment vigilants sur la qualité de l'étude écologique et son bilan coût-bénéfice. Eric Coquille (président du Sirtava) a précisé de manière sensée que l'enjeu de l'aménagement est "d'abord environnemental". Nous sommes d'accord, et nous regrettons à ce sujet l'absence de l'Onema à la première réunion : l'Office a un rôle moteur dans le système d'information sur l'eau et les milieux aquatiques. Nous espérons donc que le bureau d'études pourra travailler sur l'ensemble des données environnementales disponibles, notamment les bio-indicateurs (poissons IPR+, invertébrés I2M2, diatomées IBD) en association aux mesures chimiques / physico-chimiques de la Brenne montbardoise, qui permettent un contexte complet, non limité à la morphologie. Idéalement, et comme ce fut le cas à Semur-en-Auxois pour le projet d'aménagement du Foulon de la Laume, nous aimerions que des pêches électriques de contrôle permettent de comparer les peuplements piscicoles amont / remous / aval, afin d'objectiver les gains possibles des différentes hypothèses d'aménagement des seuils. Le lit majeur étant très artificialisé au niveau du seuil communal, le gain en terme de mobilité fonctionnelle de l'écoulement sera nécessairement faible au droit de cet ouvrage. Mais en sortie de la traversée urbaine, au niveau de la promenade aménagée et au-delà, il semble exister une superposition de méandres anciens que le BE analysera.
Pour la suite : la Commune de Montbard fera une réunion d'information publique le 17 septembre 2015, et le diagnostic sera complété à la fin du mois de novembre. Dans les 5 mois qui viennent, le BE Artelia souhaite recevoir tous témoignages utiles, y compris d'archives. Vous pouvez nous contacter pour une mise en relation à ce sujet, ou contacter directement le Sirtava (Vincent Govin ou Kevin Duplan). Comme à son habitude, notre association produira un rapport d'analyse complet des futurs travaux du bureau d'études.
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